autour des fosses communes de l’hôpital al-Nasser, des Gazaouis cherchent les corps de leurs proches
La communauté internationale exige des comptes d’Israël après la découverte de plusieurs charniers dans les hôpitaux al-Nasser et al-Chifa. Sur place, les familles des victimes tentent de retrouver les restes de leurs proches disparus.
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Après l’ONU, l’Union européenne et la Maison Blanche ont demandé jeudi 25 avril une enquête indépendante après la découverte de charniers dans deux des principaux hôpitaux de la bande de Gaza. « Cela donne l’impression qu’il pourrait y avoir des violations des droits de l’homme »juge un diplomate européen. « Nous souhaitons que cela fasse l’objet d’une enquête approfondie et transparente », « nous voulons des réponses »a pour sa part déclaré le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden.
Pendant ce temps, les Gazaouis recherchent toujours leurs proches autour de l’hôpital al-Nasser, dans la ville de Khan Younes. C’est ce que l’on peut voir dans des vidéos prises par Youssef, prénom d’emprunt, et que Franceinfo a pu consulter. « C’était horrible. On a vu les corps, l’odeur »il dit.
Dans l’une de ces séquences, une femme est assise par terre devant elle avec deux sacs mortuaires blancs recouverts de fleurs. Elle porte un masque chirurgical et parle au téléphone avec son père. « Les restes de mon frère Mounir ont été retrouvés. Que Dieu ait pitié de son âme. Viens, papa, et apporte du parfum. l’entend-on dire. La mère épuisée, les yeux cernés, interrompt la conversation. « Je l’ai reconnu, c’est le cœur d’une mère qui parle. Oui, prends le parfum le plus beau et le plus cher que tu as et viens avec les garçons. Nous ne voulons pas mettre son corps dans la voiture »dit-elle à son mari.
Près de 300 corps retrouvés, Israël nie avoir déplacé des corps
Les restes de Mounir ont été retrouvés parmi plus de 300 cadavres autour de l’hôpital Al-Nasser à Khan Younes. Depuis le retrait des troupes israéliennes de la ville le 7 avril, des dizaines de familles recherchent les corps de leurs proches. Le Dr Ahmed Moghrabi était dans l’établissement jusqu’au 15 février. « Pendant deux ou trois semaines, l’hôpital a été assiégé et les gens ont enterré les corps à l’intérieur de l’hôpital »il témoigne.
Les familles des victimes accusent désormais l’armée israélienne d’avoir déterré les corps pour prélever des échantillons d’ADN, puis de les avoir jetés dans des fosses communes. Dans un communiqué, l’état-major reconnaît avoir recherché des otages parmi les dépouilles mais nie avoir déplacé les corps. Selon le Hamas, des cadavres ont été retrouvés pieds et poings liés, ce que l’État juif nie.