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La magistrate Hélène Gerhards, ancienne juge à Marseille, incarcérée pour ses liens avec le banditisme corse

Après une longue audience qui a débuté ce vendredi 5 avril et s’est terminée tard dans la nuit, la juge Hélène Gerhards a été mise en examen et placée en détention provisoire, a annoncé le procureur de Nice, Damien Martinelli, dans un communiqué.

Actuellement en poste à la cour d’appel d’Agen, le magistrat est mis en examen pour 11 délits, commis entre 2008 et 2022. Parmi ceux-ci, « faux en écriture publique ou authentique par un dépositaire de l’autorité publique », « détournement de fonds publics par une personne détenant autorité publique », « trafic d’influence passif et actif », « association de malfaiteurs en vue de préparer un crime ou un délit puni de 10 ans ».

Une « proximité » faite de « services réciproques »

Après avoir été nommée juge d’instruction à Marseille en 2008, Hélène Gerhards traverse la Méditerranée et rejoint Ajaccio. Elle y reste de 2011 à 2016, période marquée notamment par la tentative d’assassinat de Charles Cervoni, ami proche d’Alain Orsoni, et l’assassinat du bâtonnier, Antoine Sollacaro, en 2012. Lors de son séjour à l’Imperial ville, le magistrat avait également fait l’objet de menaces et avait été placé sous protection policière.

Lors de l’enquête préliminaire ouverte en 2021, la police s’était particulièrement intéressée à ses liens avec Johann Carta, considéré par la police comme un membre de la bande criminelle corse « Petit Bar ». Ces liens concernent principalement des travaux réalisés dans la villa du magistrat, située à Pietrosella, sur la rive sud d’Ajaccio.

« En contact régulier avec d’autres personnes connues de la police (…)le magistrat semblait entretenir une relation étroite faite notamment par des services réciproquesrappelle le procureur de Nice, Damien Martinelli, qui avait requis le placement en détention provisoire d’Hélène Gerhards. Parmi ces services rendus, l’enquête a mis en évidence que le magistrat pouvait, outre le conseil juridique, rechercher et communiquer des informations concernant les procédures en cours ou les données des dossiers.« Selon l’accusation, le juge a reconnu »consultation illicite de données au profit d’une personne mal connue« . Elle est également soupçonnée, entre autres, d’avoir établi de fausses expertises et de détourner 120 000 euros.

« D’autres solutions étaient possibles »

« Pour adhérer à la thèse du parquet et de son enquête menée exclusivement contre le parquet et de toutes pièces, il faudrait, depuis plusieurs années, accepter l’idée d’un magistrat à deux visages, presque schizophrène.« , dénoncent les avocats d’Hélène Gerhards, MM. Cathy Richard et Yann Le Bras, pour qui « d’autres solutions procédurales étaient possibles, mais la voie de la violence institutionnelle a été choisie« .

Une décision rare, mais pas sans précédent

Depuis 2000, des juges ont eu recours, à quatre reprises, à la détention provisoire de magistrats judiciaires mis en examen, pour un corps qui comptait alors environ 7 000 membres. Il y en a 8 500 aujourd’hui.

2003 : Jean-Louis Voirain, premier adjoint du parquet de Bobigny, a été incarcéré dans l’affaire de corruption dite Sentier II. Il a passé huit mois en détention provisoire, avant d’être condamné en appel en 2011 à trois ans de prison, dont vingt mois, et à 30 000 euros d’amende. L’ancien procureur avait notamment reconnu avoir reçu des « cadeaux », parmi lesquels des montres, des costumes, le paiement des frais de scolarité d’une de ses filles ou encore des enveloppes contenant chacune 5.000 francs (760 euros) et dont certaines portaient la mention « oncle ». En échange, il a « boosté » certains dossiers, « kické » des contraventions et prodigué des conseils juridiques.

2008 : Patrick Keil, alors procureur adjoint de Montpellier, a passé trois mois en détention provisoire, soupçonné de corruption pour avoir informé, contre rémunération, un dentiste du déroulement d’une procédure le concernant. Celui surnommé « le petit juge » était connu pour avoir fait échouer le Tour de France en 1998, alors qu’il menait l’enquête sur l’affaire Festina de dopage dans le cyclisme. Une affaire qui marqua le début de sa descente aux enfers. Entre décembre 2007 et juillet 2008, le magistrat a reçu 8 000 € de son « ami » pour services rendus. Il a été condamné en 2012 à un an de prison avec sursis.

2011 : Un juge de Béthune (Pas-de-Calais), Pierre Pichoff, a été condamné à trois mois de prison pour corruption, accusé d’avoir monétisé des décisions complaisantes et, notamment, d’avoir reçu 3 000 euros contre son engagement à rendre une décision favorable à un prévenu. dans une affaire de fraude. Il a été condamné en appel en 2018 à cinq ans de privation de ses droits civiques et civils.

2014 : Le juge d’instruction de Mayotte, Hakim Karki, a été mis en examen pour viol et écroué quatre jours avant d’être placé sous contrôle judiciaire. Il a été condamné en appel, ce jeudi 4 avril 2024, à dix ans d’emprisonnement par la cour d’assises du Val-de-Marne, pour le viol d’une jeune femme après une soirée dans un bar de l’archipel, en 2014.

Cammile Bussière

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