Australie : des membres d'une secte jugés pour avoir tué une fille diabétique en la privant d'insuline
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Australie : des membres d’une secte jugés pour avoir tué une fille diabétique en la privant d’insuline

Australie : des membres d’une secte jugés pour avoir tué une fille diabétique en la privant d’insuline

Ils ont préféré « faire confiance à Dieu pour la guérir ». Le procès de plusieurs membres d’un groupe religieux, jugés pour avoir tué une fillette diabétique de huit ans en la privant d’insuline, s’est ouvert ce mercredi 10 juillet devant la Cour suprême du Queensland à Brisbane, en Australie, rapportent nos confrères de la BBC.

Les parents de l’enfant font partie des 14 accusés dans ce procès qui devrait durer trois mois. La petite fille, prénommée Elizabeth Struhs, avait été retrouvée morte en janvier 2022 dans une maison de Toowoomba, située à une centaine de kilomètres de Brisbane, après avoir été privée d’insuline pendant plusieurs jours.

Une tentative précédente en 2019

Deux hommes – le père d’Elizabeth, Jason Struhs, 52 ans, et le chef de l’église Brendan Stevens, 62 ans – sont jugés pour « meurtre », les procureurs affirmant qu’ils savaient que le manque d’insuline tuerait l’enfant.

La mère de la jeune fille, Kerrie Struhs, 49 ans, son frère Zachary Struhs, 21 ans, et dix autres personnes âgées de 22 à 67 ans sont jugés pour « homicide involontaire ». Les 14 accusés, qui ont tous refusé d’être représentés par un avocat, ont choisi de ne pas plaider coupable, rapporte la BBC.

Selon le tribunal, la secte a refusé de recourir à la médecine, estimant que seul Dieu pouvait « guérir » la petite fille. Des « croyances extrêmes » qui avaient déjà failli conduire à la mort d’Elizabeth, dans des circonstances similaires, trois ans plus tôt.

Selon la procureure Caroline Marco, Elizabeth était une « enfant intelligente et pleine d’esprit (…) mais (elle était) trop jeune pour comprendre les conséquences désastreuses de la décision de ses parents… qu’elle a finalement payée de sa propre vie », a-t-elle déclaré à l’ouverture du procès, selon nos confrères de la BBC.

Une prière collective au lieu d’un médecin

Début janvier, les parents d’Elizabeth ont d’abord décidé de réduire la dose d’insuline administrée à leur fille, avant de choisir de l’arrêter complètement. Selon le procureur, l’état de santé de la fillette s’est rapidement dégradé. Mais au lieu d’appeler à l’aide, les membres de la secte se sont rassemblés pour prier. Il n’y a eu « aucune tentative » pour faire venir un médecin, a déploré Caroline Marco à l’audience. Elle est décédée après « avoir souffert pendant des jours », a-t-elle ajouté.

Au moment des faits, la mère de l’enfant venait de sortir de prison quelques semaines plus tôt, après avoir été condamnée une première fois pour ne pas avoir donné d’insuline à sa fille en 2019. L’enfant était hospitalisée depuis un mois. C’est son père qui avait alerté les secours.

Car, selon la procureure, Jason Struhs n’était initialement pas membre de la secte et avait accepté de se faire baptiser lorsque sa femme était en prison. « Il savait que s’il ne changeait pas, il perdrait sa famille et sa femme, alors il a mis de côté ses convictions religieuses et les a rejointes », a expliqué Caroline Marco. Parmi la soixantaine de témoins attendus à la barre, le tribunal devrait entendre l’une des filles du couple Struhs, qui a rompu les liens avec sa famille.

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