Aurès, 1er novembre 1954, les origines du premier bal
GRANDE HISTOIRE – A l’occasion du 70e anniversaire du déclenchement du conflit qui durera huit ans, retour sur le premier épisode, survenu au matin de la Toussaint dans le massif des Aurès, et qui enflammera toute l’Algérie.
Alger
Lentement, le vieil autocar Citroën vert amande d’une cinquantaine de places s’approche du cirque naturel des gorges sèches et arides de Tighanimine, en plein milieu du massif des Aurès, à 1 800 mètres d’altitude. Nous sommes le 1er novembre 1954, il est 7 heures du matin
A bord, Chaouis (habitants des Aurès) et deux européens, Jeanine et Guy Monnerot. Ils sont enseignants à Tifelfel, un hameau enclavé entre Biskra et Arris. Le jeune couple, originaire de Limoges, souhaite profiter du week-end de la Toussaint pour se rendre à Arris déjeuner entre collègues et découvrir la région. Ils discutent avec un notable local, le caïd (éminent adjoint de l’administration française) de M’Chouneche, Hadj Sadok. Des rumeurs circulent. Hier soir, des postes de gendarmerie et des fermes auraient été attaqués.
Soudain, le bus freine brusquement devant un tas de pierres au kilomètre 79. Des hommes armés éclatent de toutes parts. Une embuscade. Ce ne sont plus des rumeurs. Une révolte ? Une révolution ?…