ENTRETIEN – Après une greffe de moelle osseuse reçue il y a 3 ans à Genève, un patient n’a plus de traces du VIH dans son organisme. Un cas très particulier qui représente une avancée majeure dans la recherche sur le sida.
Le professeur Asier Sáez-Cirión, chef de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, évoque le cas exceptionnel du patient genevois, en rémission du VIH après une greffe de moelle osseuse.
LE FIGARO. – Le patient genevois est l’un des rares cas de rémission du VIH sans réapparition du virus après arrêt du traitement. Pouvez-vous nous expliquer son cas ?
Professeur Asier SAEZ-CIRION. – Après une greffe de moelle osseuse, avec l’accord de l’équipe médicale et de Romuald (le patient genevois), nous avons arrêté les traitements antirétroviraux. Et la grande nouvelle, c’est que le donneur de la greffe de moelle n’était pas porteur de la mutation CCR5-delta 32, contrairement à d’autres greffes comparables réalisées sur des patients porteurs du VIH. Cette mutation génétique rare rend les cellules naturellement résistantes au VIH. Cependant, malgré cette absence de mutation, le virus n’est pas réapparu, et on peut désormais affirmer que le patient est probablement guéri…