Augmenter les impôts ? Cela ne devrait pas être tabou, dit Moscovici avant le test budgétaire
DIMITAR DILKOFF / AFP
Pierre Moscovici, lors de la présentation du rapport annuel de la Cour des comptes en mars 2024.
ÉCONOMIE – Plus que jamais, il persiste et signe. Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici alerte samedi 7 septembre dans Le Parisien sur la préparation du budget 2025, « Sans doute le budget le plus délicat de la Ve République. » Et pour rééquilibrer les finances publiques, il recommande d’abandonner l’un des dogmes d’Emmanuel Macron.
Demandé par Le Parisien Sur les leviers qui permettraient d’assainir un peu les finances françaises, Pierre Moscovici écarte la « Les guérisons miraculeuses par la croissance »Il préfère parler d’autres options comme l’épargne. « intelligent » OMS « ne pas dégrader les services publics »par exemple sur les postes d’apprentissage.
Mais ce n’est pas tout. Le premier président de la Cour des comptes estime que « Le débat fiscal ne doit pas et ne peut pas être tabou ». Bien qu’il ne cible pas ouvertement une catégorie de la population, Pierre Moscovici souligne que « Nos concitoyens, notamment les classes populaires et moyennes, ont le sentiment de subir de lourdes charges fiscales, alors que d’autres y échapperaient. »Il plaide, sans donner plus de détails, pour qu’un débat sur l’augmentation des impôts ait lieu. « entre le gouvernement et le parlement ».
Ce n’est pas la première fois que Pierre Moscovici s’exprime de la sorte, loin de là. En mars 2024, avant même le tourbillon politique provoqué par la dissolution, il estimait déjà que le débat sur la fiscalité devait « au moins sois calme ». Sans vouloir toucher au montant de la taxe obligatoire, il a ensuite évoqué la possibilité de « retraits exceptionnels et temporaires ».
Augmenter les impôts, une ligne rouge pour Le Maire et Macron
Mais qu’il s’agisse des classes moyennes ou aisées, cette position va à l’encontre de la ligne de Bercy, qui a fait de l’augmentation des impôts, exceptionnelle ou permanente, une ligne rouge. Le gouvernement vient de mettre en place, après de nombreux débats houleux, une « contribution exceptionnelle » les entreprises énergétiques, qui n’ont pas rapporté autant qu’espéré. La nomination de Michel Barnier, issu des LR, ne devrait pas marquer un changement radical dans ce domaine.
En réaction, la gauche a fait de la taxation des superprofits son cheval de bataille. Les partis du PFN remettent le sujet sur la table au plus vite et l’examen du budget 2025 ne devrait pas faire exception, surtout dans une Assemblée nationale sans majorité.
Michel Barnier a théoriquement jusqu’au 1er octobre pour présenter le projet de loi de finances 2025 à l’Assemblée nationale. Avant cela, le texte doit être soumis au Haut Conseil des finances publiques, un organe qui dépend de la Cour des comptes. Cette dernière a besoin de sept jours pour donner son avis sur le PLF et le PLFSS (le budget de la Sécurité sociale) et « il doit être capable de travailler sérieusement »prévient Pierre Moscovici.
L’ancien ministre socialiste dit donc préférer que le projet de loi soit soumis à l’Assemblée nationale un peu plus tard que prévu, « une ou deux semaines » de temps pour que le texte proposé soit « sérieux et crédible ». Et pour avertir le nouveau Premier ministre : « Pour le budget 2025, nous avons besoin d’une pause, en tout cas d’un point d’inflexion très clair. »
Outre le calendrier français, le nouvel exécutif devrait également présenter à Bruxelles son plan de réduction du déficit vers l’objectif de 3% en 2027. L’échéance est fixée au 20 septembre, mais un délai a été demandé par la France pour « assurer la cohérence entre le plan et le projet de loi de finances 2025 »a indiqué le ministère de l’Economie samedi 7 septembre. La réponse de l’UE n’a pas encore été rendue publique.
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