« Aucun secteur de Beyrouth n’est plus sûr »
Deux fortes explosions et le chaos. Il était un peu plus de 19 heures, jeudi 10 octobre, lorsque Beyrouth a été secouée par deux explosions qui ont vidé les rues du centre de la capitale libanaise des passants et des automobilistes, laissant la place aux ambulances dévalant les avenues, sirènes hurlantes. , vers ou depuis le district densément peuplé de Ras Al-Nabaa et le quartier adjacent de Basta. Alors que les Beyrouthins s’installaient ces derniers jours dans une sorte de « routine des bombardements », qui voyait l’armée de l’air israélienne cibler quotidiennement la banlieue sud de la capitale, vidée de ses habitants, la guerre envahit soudain le cœur de la ville.
Le bilan, vingt-deux morts et cent vingt blessés, et l’état de l’un des deux bâtiments visés, effondré et en feu, indiquent que l’armée de l’air israélienne s’est donnée les moyens d’éliminer sa cible du jour, sans plus. considération pour la vie de ses voisins et des habitants des environs immédiats. Depuis octobre 2023, plus de 2 000 personnes ont été tuées au Liban par les tirs israéliens, dont près de 1 200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’Agence France-Presse à partir de chiffres officiels.
Selon des sources sécuritaires libanaises et israéliennes, la personne visée par les deux frappes de jeudi était Wafik Safa, 64 ans, figure clé du Hezbollah, relais d’Hassan Nasrallah, le chef du parti tué lors d’une frappe israélienne fin septembre, auprès de la sécurité libanaise. services et autres factions politiques. Dans la nuit, Al-Manar, la chaîne de télévision du mouvement chiite, a assuré que M. Safa avait survécu aux attentats : « La tentative d’assassinat contre le chef de l’unité de coordination du Hezbollah, Wafik Safa, a échoué. »
Le département du Trésor américain l’a placé sur sa liste de sanctions en 2019. Il a alors été accusé « exploiter les ports et les postes frontaliers du Liban pour faire de la contrebande et faciliter les voyages » des biens et des personnes au profit de la formation chiite. M. Safa était notamment considéré comme l’un des responsables du trafic d’armes au profit de l’organisation. Il a joué un rôle majeur dans l’échange de prisonniers entre le Hezbollah et Israël en 2006. Wafik Safa est également accusé d’avoir fait obstruction à l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth en 2020, notamment en menaçant l’enquêteur principal, le juge Tarek Bitar. Envoyé personnel de Nasrallah, M. Safa s’est rendu en mars aux Emirats arabes unis, pour la première visite publique d’un représentant du Hezbollah dans la monarchie du Golfe.
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