« Aucun pays n’a « gagné » la guerre contre le trafic de drogue, pas même les régimes les plus répressifs »
La commission sénatoriale sur l’état du trafic de drogue en France n’aborde pas franchement la question des consommateurs. « Nous avons donc fait un choix politique et méthodologique pour répondre à l’ordre qui nous a été donné : travailler sur le trafic de drogue »a expliqué Jérôme Durain (Parti socialiste) qui a dirigé les travaux de la commission. « Le trafic de drogue existe parce que nous sommes dans un système prohibitionniste, mais on peut imaginer qu’il y aurait aussi du trafic de drogue dans un système légalisé »il a continué.
« Ainsi, la question, par exemple, de la légalisation n’épuise pas le sujet du trafic. Et d’ailleurs, quand on parle de légalisation, on parle de légalisation du cannabis. Pourtant, lorsque l’on fait l’inventaire des stupéfiants consommés en France, on dépasse largement ce seul sujet. (Aussi) nous ne sommes pas tous d’accord au sein de la commission sur le sujet et les positions sont variées. Certains ont signé des textes en faveur de la légalisation. Je le suis, d’autres ne le sont pas. La question peut être posée. On voit les limites de l’interdit”a rapporté le sénateur socialiste lors de la conférence de presse.
Dans le dossier de presse de la commission, la consommation est abordée sous le prisme de la prévention. « Il faut lancer une campagne de communication massive, ciblée sur certains publics : les jeunes, mais aussi certains métiers difficiles où la consommation de drogue « pour suivre » est en augmentation inquiétante, et enfin les milieux partisans. Les motivations et les formes étant très différentes pour ces publics, il est essentiel d’adapter le discours aux publics cibles et d’éviter l’écueil de la moralisation »croient les sénateurs.
LULU