Aucun joueur invité à l’équipe de développement d’Équipe Canada (moins de 22 ans) ne joue au Canada.
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Les 24 joueurs évoluent dans les circuits universitaires américains.
Il est important de comprendre que le réseau de hockey féminin universitaire canadien, et particulièrement québécois, est bien développé depuis plusieurs années et a produit plusieurs excellentes joueuses qui ont évolué pour Équipe Canada.
Mais Hockey Canada n’a sélectionné que des Canadiennes jouant aux États-Unis. Et c’est devenu systématique.
Le choix de Santerre
On peut revenir au cas de Gabrielle Santerre, qui fait partie des joueuses boudées. Elle aurait pu choisir de partir aux États-Unis. Plusieurs universités lui couraient après, lui offrant des bourses alléchantes.
Gabrielle Santerre, des Bishop Gaiters.
Fourni par Hockey Québec
Mais elle a décidé de rester au Québec et d’aller à Bishop pour aider un jeune programme à se développer. Émilie Lussier souhaitait elle aussi rester au Québec, même si les universités américaines la convoitaient.
« Ces deux filles donnent l’exemple en restant au Canada et elles sont mises à l’écart. C’est sûr qu’en faisant ça, Hockey Canada semble encourager l’exode des joueuses vers les États-Unis », regrette Valérie Bois, entraîneuse-chef à Bishop.
« C’est un cercle qui tourne. Si Équipe Canada n’invite jamais les joueuses de nos universités, elles ne voudront plus rester au Québec », déplore également Katerine Aubry-Hébert, coordonnatrice du programme d’excellence en hockey féminin à Hockey Québec.
Katerine Aubry-Hébert coordonne le programme d’excellence en hockey féminin chez Hockey Québec.
FOURNI PAR LA LHJMQ
Un drame
Dans le monde du hockey féminin depuis 22 ans, l’entraîneur du Titan de Limoilou, Pascal Dufresne, qualifie tout cela de « drame ».
« Ce qu’on vit en ce moment n’est pas plaisant (…) Ce qui est le plus choquant, c’est qu’ils (Santerre et Lussier) ont choisi de rester au Canada (…) Hockey Canada aurait dû compter là-dessus et être fier de voir qu’on peut garder nos talents ici. »
Dufresne estime que la « chaîne a atterri » au cours des dernières années en termes de visibilité des Québécoises avec Hockey Canada.
« Ils recrutent davantage ailleurs », a-t-il dit. « C’est inquiétant ce qui se passe. »
Le calibre universitaire sous-estimé
L’entraîneuse des Carabins de l’Université de Montréal en hockey féminin, Isabelle Leclaire, a fait une déclaration pour le moins étonnante.
« Personnellement, en 15 ans, personne (de Hockey Canada) ne m’a appelé pour me parler de nos joueurs. »
Elle dit ne pas savoir comment ça fonctionne avec les universités américaines qui comptent sur les femmes québécoises, mais elle ne trouve pas « normal » de n’avoir jamais eu d’appel.
Selon lui, la qualité du niveau universitaire est sous-estimée. Pour quelle raison ? « Objectivement, je ne sais pas. »
« C’est vrai qu’Ohio State est plus forte que nous, mais la majorité des équipes de la NCAA, personne ne va me faire croire qu’elles sont beaucoup plus fortes que l’Université de Montréal ou Concordia. Dans les matchs exhibition (contre des équipes américaines), on n’a jamais été défait », note-t-elle.
Photo Parapluie électrique/Derek Elvin
« Il y a 15 ans, nous n’aurions peut-être pas pu rivaliser, mais aujourd’hui la qualité est bien meilleure », poursuit-elle. « Il y a un biais négatif, c’est clair. »
Elle comprend donc pourquoi tout le monde pense qu’il faut passer par la NCAA pour être recruté par Équipe Canada. Mais Isabelle Leclaire n’est pas d’accord.
«Que ce soit de la NCAA ou non, il n’y a pas de Québécoises (au sein de Hockey Canada)», déplore celle qui souligne que depuis 2003, des huit seules Québécoises (moins de 22 ans) qui ont fait partie d’Équipe Canada, quatre provenaient d’universités américaines et quatre d’universités québécoises.
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