Le distributeur, qui ne supporte plus les sanctions européennes, a sélectionné deux candidats pour le rachat.
Deux ans et demi. C’est le temps qu’Auchan a tenu en Russie, avant de déposer les armes. Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, le distributeur nordiste, propriété de la famille Mulliez, a toujours refusé catégoriquement de quitter le pays de Poutine, sur lequel il mise depuis 20 ans. Officiellement pour ne pas pénaliser la population locale ; en fait parce que la Russie était l’un de ses futurs marchés, avec la Chine. Devenue évidente qu’il devenait intenable pour Auchan de continuer à opérer tout en respectant les 18 séries de sanctions imposées par l’UE à Moscou, la famille Mulliez a fini par entamer son retrait de Russie, comme l’a révélé. La Lettre. Selon nos informations, le groupe Auchan a sélectionné deux repreneurs potentiels.
Au cours des deux dernières années, elle a reçu une dizaine de manifestations d’intérêt spontanées pour son réseau de 230 magasins en Russie. Mais jusque-là, il n’avait pas dévié de sa position : impossible de partir sans pénaliser la population locale et ses salariés sur place. Arrivé en 2002, le groupe est un acteur majeur de la distribution alimentaire.
Situation défavorable
Cependant, la situation sur place a évolué, dégradant fortement les conditions locales d’exploitation. « Contrairement à d’autres distributeurs européens moins prudents, Auchan respecte strictement les sanctions décidées contre la Russie. Elle n’investit ni ne rend un centime. Ce qui la place dans une situation très défavorable par rapport aux acteurs de la distribution locale, détenus par des oligarques russes et qui ne peuvent rien faire de leur argent d’autre que l’investir dans leur entreprise.décrypte un très bon connaisseur de l’entreprise.
Les deux repreneurs potentiels étant retenus, l’enjeu désormais pour le groupe nordiste sera de contourner les autorités locales. Et surtout pour éviter les mésaventures d’autres groupes comme Danone ou Carslberg, dont les actifs russes dont ils voulaient à l’époque se désengager avaient été nationalisés du jour au lendemain, les repreneurs potentiels n’ayant pas l’aval de Moscou.