Lundi 29 juillet, à midi, Nicolas Maduro, détendu et souriant, a informé ses compatriotes qu’il avait dormi « comme un nouveau-né »Quelques heures plus tôt, le Conseil national électoral (CNE) avait annoncé la réélection du président vénézuélien pour un nouveau mandat de six ans. Il n’est pas dit que sa sieste ait été aussi paisible.
Contestée par l’opposition, qui dénonce des fraudes, et remise en cause sur la scène internationale, cette annonce a provoqué un mouvement de colère populaire sans précédent dans plusieurs villes du pays. Dans l’après-midi, trois statues d’Hugo Chavez (1999-2013), « le commandant éternel » Les 100 membres de la révolution bolivarienne, inlassablement exaltés par le gouvernement, ont été renversés par des manifestants en colère. Une première en vingt-cinq ans de « chavisme ». Selon Alfredo Romero, directeur de l’ONG Foro Penal, qui surveille la violence politique dans le pays, une personne a été tuée dans l’Etat de Yaracuy et 46 autres auraient été arrêtées dans tout le pays.
Sur le fronton du CNE, au centre de Caracas, il est écrit en très grandes lettres noires sur fond blanc que le Venezuela a « le meilleur système électoral du monde »Le premier bulletin officiel, publié dans la nuit de dimanche à lundi, qui comprenait 80% des votes comptabilisés, donnait 51,2% des voix à Nicolas Maduro, contre 44,2% à son principal adversaire, Edmundo Gonzalez. Lundi soir, le deuxième bulletin n’avait toujours pas été publié, alors même que le système de vote est entièrement informatisé. Le CNE, qui dit avoir été victime d’une attaque informatique, a officiellement déclaré la victoire de M. Maduro sans avoir les résultats définitifs. Selon le chef de l’Etat, l’attaque sur le site du CNE s’est poursuivie lundi.
Refus de reconnaître la victoire
Le Centre Carter, invité comme observateur par les autorités électorales vénézuéliennes, a joint sa voix à celle des pays de la région qui demandent au CNE de publier le détail des résultats du vote, sondage par sondage, avant de reconnaître la victoire de Nicolas Maduro.
Considérant que leur position « atteinte à la souveraineté nationale »Le gouvernement de Nicolas Maduro a annoncé le retrait de son personnel diplomatique du Chili et de six pays d’Amérique latine (Argentine, Costa Rica, Pérou, Panama, Uruguay et République dominicaine) qui avaient signé une déclaration commune appelant à un retrait des troupes américaines. « revue complète » Résultats des élections présidentielles au Venezuela « en présence d’observateurs électoraux indépendants ».
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