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Au Venezuela, la Cour suprême, accusée de partialité par l’opposition, valide la réélection contestée de Nicolas Maduro

La présidente de la Cour suprême de justice du Venezuela, Caryslia Rodriguez, prononce une déclaration de la Cour suprême concernant l'élection présidentielle, à Caracas, le 10 août 2024.

Considérée par la plupart des observateurs comme inféodée au gouvernement, la Cour suprême du Venezuela a validé, jeudi 22 août, la réélection du président Nicolas Maduro. L’opposition, qui revendique sa victoire, avait déclaré « nul et non avenu » toute décision de la haute cour sur le sujet.

La Cour « certifie de manière incontestable le matériel électoral et valide les résultats de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, émis par le Conseil national électoral (CNE), où le citoyen Nicolas Maduro Moros a été élu président de la République bolivarienne du Venezuela pour la période constitutionnelle 2025-2031 »a déclaré sa présidente, Caryslia Rodriguez.

L’annonce de la réélection du président socialiste pour un troisième mandat, le 29 juillet, a déclenché des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Les troubles ont fait 27 morts, a annoncé jeudi le procureur général Tarek William Saab lors de l’audience. Le précédent bilan officiel, daté du 12 août, faisait état de 25 morts, 192 blessés et 2.400 arrestations.

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L’opposition dénonce la « partialité » de la Cour suprême

C’est Nicolas Maduro lui-même qui avait saisi début août la Haute Cour de justice (TSJ) pour faire valider sa victoire. La présidente de la Cour suprême avait rappelé lors d’une précédente audience que ses décisions étaient « sans appel ».

«  Aucune décision ne remplacera la souveraineté populaire. Le pays et le monde connaissent votre partialité et, par conséquent, votre incapacité à résoudre le conflit ; votre décision ne fera qu’aggraver la crise.M. Gonzalez Urrutia a déclaré sur les réseaux sociaux dans la matinée, appelant M. Maduro à autoriser une « transition politique » en paix.

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Nicolas Maduro a été déclaré vainqueur avec 52% des voix par le CNE, qui n’a cependant pas fourni les procès-verbaux des bureaux de vote, affirmant avoir été victime d’un piratage informatique. Une telle attaque est jugée invraisemblable par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du gouvernement pour éviter de communiquer le décompte exact des voix.

La juge en chef de la Cour suprême, Caryslia Rodriguez, a assuré jeudi de l’existence « Preuve d’une cyberattaque massive contre le système électoral »Selon l’opposition, qui a rendu public les procès-verbaux obtenus par l’intermédiaire de ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté l’élection avec plus de 60% des voix.

Jeudi, M. Saab a déclaré que le parquet serait « pour approfondir » son enquête sur la leader de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat Edmundo Gonzalez Urrutia en relation avec la procédure déjà ouverte pour « usurpation de fonctions (…) et complot ».

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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