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au sud du Liban, des familles bloquées dans leur village, au cœur des bombardements

De nombreuses familles sont coincées dans leurs maisons à cause des frappes israéliennes visant le Hezbollah dans la région. Face au risque d’être bombardés à l’extérieur, ils n’osent plus sortir.

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De la fumée s'échappe après une frappe israélienne sur le village de Kfar Tibnit, dans le sud du Liban, le 13 octobre 2024. (AFP)

Au sud du Liban, l’armée israélienne multiplie les incursions et les ordres d’évacuation. Des dizaines de villages libanais sont touchés par les bombardements, le Liban fait face à un exode historique : 1,5 million de personnes déplacées. Pourtant, malgré les risques, des familles souvent nombreuses se retrouvent parfois bloquées dans leur village au cœur des bombardements.

Dans le village de Zrarieh, près de Tyr au sud du Liban, Em Hssein est arrivé il y a deux semaines. Elle a fui un village trop proche de la frontière et s’est réfugiée ici avec sa famille. Sa voiture est tombée en panne à l’entrée du village. « Je l’ai laissée sur le bord de la route. On a beaucoup souffert pour arriver ici, dit-elle. Personne ne vient le réparer car le risque est trop grand. On pourrait leur tirer dessus ou les bombarder. Israël ne fait pas de différence entre le personnel militaire et les civils.

La famille vit 13 personnes dans la même maison. Les bombardements israéliens encerclent le village quasiment déserté. Et pourtant, la famille ne peut pas partir, ne sachant pas où aller, où se réfugier ou où louer une autre maison. Haniyeh, le membre le plus âgé de la famille, est en fauteuil roulant. « Les avions tirent, parfois la fumée est portée ici par le vent, jusqu’à nous, elle se lamente. J’espère que la guerre ne sera pas encore plus dure. Que Dieu protégera tous ces jeunes qui en souffrent. C’est la guerre la plus violente que nous ayons connue. Je connaissais bien la dernière guerre, celle de 2006, elle n’était pas aussi meurtrière, elle n’était pas aussi violente qu’aujourd’hui. »

Au sud du Liban comme au sud de la capitale, de nombreuses familles précaires n’avaient pas les moyens de partir. Abu Ali sait que les risques augmentent. « Les gens qui se sont installés ici ont vu leurs voitures détruites après les avoir garées sur la route. Jamais la guerre n’avait été aussi féroce », elle observe. J’ai réussi à envoyer une partie de ma famille à Beyrouth. Ici, sur la place du village, ils ont déjà détruit six maisons. »

« Les bombardements ont tué un garçon de 18 ans et un autre enfant de 7 ans. »

Abu Ali, habitant d’un village du sud du Liban

sur franceinfo

Les habitants de ces villages ont reçu l’ordre d’évacuer par l’armée israélienne. A quelques kilomètres d’ici, les incursions se poursuivent et alimentent la peur des civils. Celui d’être tué, ou de revivre à nouveau les années d’occupation.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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