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Au Soudan, plus de la moitié de la population est confrontée à une « insécurité alimentaire aiguë »

Des gens font la queue pour s'inscrire pour une éventuelle livraison d'aide alimentaire, à Agari, au Soudan, le 17 juin 2024.

Quelque 25,6 millions de personnes sont confrontées « insécurité alimentaire aiguë » en raison du conflit qui ravage le Soudan, indique jeudi 27 juin un rapport soutenu par l’ONU. Cette catastrophe touche donc plus de la moitié de la population de ce pays du nord-est de l’Afrique.

Selon les projections du rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel s’appuient les agences des Nations Unies, ce chiffre comprend « plus de 750 000 » Le peuple soudanais face à la  » famine « le niveau le plus élevé de l’échelle IPC, défini comme « un état de privation alimentaire extrême. » Plus de 8,5 millions de personnes se trouvent également dans une situation de » urgence « le dernier niveau avant la famine.

« Pour la moitié de la population du Soudan ravagé par la guerre, chaque jour est un combat pour se nourrir et nourrir sa famille »Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) l’ont souligné dans un communiqué conjoint.

Depuis avril 2023, une guerre oppose l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ancien adjoint, le général Mohammed Hamdan Daglo. Elle a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de neuf millions de personnes, selon l’ONU. Le rapport de l’IPC a précisé que ces « Quatorze mois de conflit ont plongé le Soudan dans les pires niveaux d’insécurité alimentaire jamais enregistrés par l’IPC dans le pays ».

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« Risque de famine dans quatorze régions » du Soudan

Les deux belligérants utilisent « La faim comme arme de guerre », avaient également dénoncé, à la veille de la publication du rapport, quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU dans un communiqué. Ils croient que les gouvernements étrangers qui les aident sont complices « crimes de guerre »Ces experts ont évoqué le siège d’El-Fasher, capitale de l’Etat du Darfour du Nord, qui échappe au FSR, qui menace des centaines de milliers de civils en proie à la faim et à la soif.

Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre pour avoir délibérément ciblé des civils, bombardé des zones peuplées et bloqué l’aide humanitaire. Les groupes de défense des droits de l’homme et les États-Unis ont également accusé les paramilitaires de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité.

Ça existe « Un risque de famine dans quatorze régions » Darfour (Ouest), Kordofan (Sud-Ouest), Gezira (Centre) et la capitale Khartoum et ses environs, selon l’IPC. Dans ces régions les plus touchées par le conflit, « La situation est particulièrement critique pour les populations prises au piège de la guerre »dit le rapport. « Des niveaux critiques de famine, de mortalité, de dénuement et de malnutrition aiguë sont évidents ou risquent de le devenir », il ajouta.

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L’accès des organisations humanitaires au Soudan est  » insuffisant «  et une partie de la population risque  » à mourir de faim « , avait déjà prévenu Filippo Grandi, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), début juin. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a récemment assuré que le conflit avait plongé le pays dans une situation difficile.  » (L’)l’une des pires crises » organisations humanitaires dans le monde depuis des décennies.

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Dans les zones les plus touchées par le conflit, « Envoi d’argent depuis l’étranger et systèmes de soutien locaux »y compris les nombreux groupes pro-démocratie qui organisent l’entraide au Soudan, « ont largement contribué à éviter une détérioration encore plus grave de la sécurité alimentaire » populations, indique le rapport de l’IPC. Les agences humanitaires préviennent depuis longtemps que seule la difficulté d’accéder aux données sur le terrain a empêché que la famine soit officiellement déclarée au Soudan.

« L’histoire a montré qu’au moment où une famine est officiellement déclarée, les gens meurent déjà à un rythme effroyable. »a déclaré Tjada D’Oyen McKenna, directrice exécutive de l’ONG Mercy Corps. Eddie Rowe, directeur du PAM au Soudan, a déclaré qu’il y avait encore de la place pour l’aide humanitaire. « pour éviter une famine totale » si les agences bénéficient d’une « accès sans entrave » et un financement adéquat.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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