Au Sénégal, le parti au pouvoir obtient une large majorité à l’Assemblée nationale
Près de huit mois après le triomphe de leur candidat, Bassirou Diomaye Faye, à la présidentielle du 24 mars, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) se dirigent vers un raz-de-marée. -marée électorale lors des élections législatives anticipées organisées dimanche 17 novembre dans un « climat paisible et serein », selon la Commission électorale nationale autonome. Selon les projections de Vie-Publique.sn, plateforme citoyenne qui agrège les résultats, le parti dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, qui se définit comme un panafricaniste de gauche, était en passe, lundi, d’obtenir au moins 129 des 165 sièges en jeu à l’Assemblée nationale.
Ainsi, toutes les grandes zones d’électeurs, dont Dakar, sa grande banlieue, Thiès, Diourbel et Mbacké, relèvent de Pastef et seuls quatre départements lui échappent. « Une razzia »commentaires L’Observateur, l’un des principaux quotidiens du Sénégal. Dans ses boucles WhatsApp, Pastef revendique 101 des 112 députés élus sur les listes départementales. Les résultats de la représentation proportionnelle manquent toujours pour les 53 députés élus sur les listes nationales suite à un quotient électoral établi sur un taux de participation de 49,72%, selon la plateforme Sénégal Vote.
Si les contours de cette victoire doivent encore être précisés et le nombre de députés confirmé par la direction générale des élections d’ici vendredi, la nouvelle hégémonie de Pastef sur le champ politique sénégalais ne fait plus de doute. Jamais depuis les élections législatives de 1988 – remportées par le Parti socialiste du président Abdou Diouf – un parti n’avait obtenu un tel succès sans l’aide d’une coalition.
Correction sans précédent pour Macky Sall
« C’est un tournant majeur, estime le politologue Papa Fara Diallo, maître de conférences à l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis. Ce triomphe électoral du président et le Premier ministre marque une rupture. Cela met fin au mode de gouvernance incarné par tous les présidents depuis l’indépendance en 1960. »
Sans attendre l’annonce des résultats officiels, les principaux opposants ont reconnu leur défaite. Barthélemy Dias, le maire de Dakar (tête de liste de la coalition Samm Sa Kaddu), l’ancien premier ministre Amadou Ba (pour Jam ak Njariñ, « Paix et prospérité » en wolof) et l’ancien président Macky Sall (pour Takku Wallu Sénégal) ont félicité Pastef pour son « victoire ». Il y a tout juste un an, ces personnalités politiques semblaient toutes puissantes face au duo aujourd’hui à la tête de l’exécutif. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont alors été incarcérés. Depuis, la situation a radicalement changé.
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