Au sein du Nouveau Front Populaire, le bras de fer entre les socialistes et les Insoumis s’intensifie pour trouver le nom d’un Premier ministre

Les négociations se poursuivent entre les quatre forces du NFP. Le Parti socialiste pousse toujours le nom d’Olivier Faure, mais La France Insoumise ne veut pas céder seule sur cette proposition.

Le temps passe et toujours rien. La gauche n’annonce toujours pas le nom d’un Premier ministre pour tenter de forcer le chef de l’Etat à accepter la cohabitation. Les forces du Nouveau Front Populaire poursuivent leurs discussions.

Des discussions qui prennent du temps car il y a un rapport de force entre les représentants des partis de gauche. Sur les plateaux de télévision, chacun surjoue l’unité et promet de parvenir à une conclusion dans les prochaines heures, mais en coulisses, dans les négociations à huis clos, c’est laborieux. Depuis trois jours, on cherche un consensus autour d’un nom unique pour Matignon. Et le bras de fer s’intensifie jeudi entre les socialistes et les Insoumis.

Le PS continue de pousser le premier secrétaire Olivier Faure, quand LFI ne veut pas céder à cette proposition unique et continue de soutenir d’autres noms, des Insoumis bien sûr. Certains montent même encore un peu le son de la petite musique « Jean-Luc Mélenchon Premier ministre » entre deux portes, ce qui électrise encore plus les débats. Les divisions, balayées sous le tapis au moment de la création du Nouveau Front Populaire, reviennent les hanter.

Certains accusent LFI de bloquer l’avancée des discussions. Et pour certains, c’est même clair : le fait que les Insoumis ralentissent les négociations, sortent de nouvelles lignes rouges du chapeau au fil des heures, prouve tout simplement qu’ils ne veulent pas gouverner. Selon un socialiste influent, les Insoumis ne cherchent qu’une chose : l’affrontement final avec le Rassemblement national en 2027. C’est ce que suppose un proche de Jean-Luc Mélenchon avec qui franceinfo a pu s’entretenir. LFI aurait tout intérêt à pousser le PS dans les bras des macronistes pour former un gouvernement élargi. Un piège dans lequel refuse de tomber le PS, parti qui tente tant bien que mal de se séparer de l’image de trahison du quinquennat Hollande.

C’est une course contre la montre. Les nouveaux députés regagnent leurs circonscriptions pour le 14 juillet ce week-end. L’idéal serait de conclure les négociations avant, avec quelques annonces enfin, d’autant que tant que la question du Premier ministre n’est pas réglée, tout est bloqué, impossible de se projeter. Et ce alors qu’une échéance cruciale arrive la semaine prochaine : l’élection du président de l’Assemblée jeudi. Et si la gauche devait nommer un socialiste à Matignon, la candidature au perchoir reviendra à un autre parti politique de gauche.