La liste macroniste pour les élections européennes, conduite par Valérie Hayer, ne décolle pas dans les sondages, la candidate est même loin derrière le RN. Dans la majorité, certains commencent à s’inquiéter de cet écart.
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« Je ne sais pas si c’est récupérable » confie un ministre inquiet de voir Jordan Bardella en tête des sondages pour les élections européennes du 9 juin, alors que la candidate macroniste Valérie Hayer stagne, voire recule. Elle est à 16,5% dans le sondage Elabe pour La Tribune dimanche quand le RN est à 30% et Raphaël Glucksmann qui n’est plus si loin, avec 12% pour la tête de liste PS.
Un autre membre du gouvernement est fataliste, « Les élections européennes sont typiquement le vote pour exprimer la colère et le rejet d’Emmanuel Macron », il a dit. Mais certains dirigeants minimisent le drame : « Les sondages ne veulent rien dire, car nous n’avons encore rien déployé de notre campagne ! » Même s’il existe une enquête qu’ils suivront avec beaucoup d’attention : le roulage Ifop, qui mesure chaque jour l’évolution de l’opinion et qui débute lundi 8 avril à 17 heures.
La stratégie anti-RN ne porte pas ses fruits
Le Rassemblement national semble hors de portée, mais pour tenter de rattraper son retard, Valérie Hayer débattra lundi 8 avril à 21 heures avec Marion Maréchal sur Cnews, avec une idée en tête : donner de l’oxygène au candidat de la Reconquête – qui flirte avec le 5% – pour qu’elle vole les voix de Jordan Bardella. Jusqu’à présent, la stratégie macroniste de tout faire contre le RN n’a pas porté ses fruits. Accuser le RN d’être pro-russe ? Expliquer que les troupes de Marine Le Pen proposent un Frexit en morceaux ? Blâmer Jordan Bardella pour ne pas s’être beaucoup impliqué dans son travail parlementaire à Bruxelles ? « Rien ne colle, tout glisse dessus »se désole un député européen, puis « ce n’est pas une stratégie gagnante »regrette un ministre.
Campagne « conquérant » devrait commencer sous peu. Les macronistes veulent montrer que l’Europe permet « quelques progrès » » dit un ministre, notamment avec le pacte asile-immigration qui doit être voté mercredi 10 avril à Bruxelles, et que Valérie Hayer sera la seule candidate à soutenir. Elle assurera également le service après-vente en fin de semaine à Menton, à la frontière italienne. Pour se remettre sur les rails et dépasser la barre des 20% – l’objectif qui circule en coulisses – la majorité présidentielle compte sur ses futures propositions. Leur distillation devrait commencer d’ici dix jours. Une réunion est prévue aujourd’hui à l’Élysée pour discuter du programme. Le chef de l’Etat s’impliquera également dans la campagne, notamment avec un grand discours sur l’Europe dont la date n’a pas encore été fixée. » Macronfait glisser un cadre, c’est notre meilleure incarnation de l’Europe.