Au Royaume-Uni, les autorités médicales et politiques accusées d’avoir étouffé le scandale du sang contaminé

Les autorités sanitaires et politiques ont occulté la vérité sur le vaste scandale du sang contaminé qui a fait près de 3.000 morts au Royaume-Uni entre les années 1970 et 1990, a conclu lundi 20 mai l’enquête publique après sept ans de travaux. . Ce scandale, qui a vu des milliers de personnes infectées par le virus de l’hépatite C et le VIH après avoir reçu des transfusions sanguines pendant vingt ans, « aurait pu être largement évité »» déclare l’ancien juge Brian Langstaff, qui a présidé l’enquête, dans son rapport.

En 2017, le gouvernement britannique, alors dirigé par Theresa May, décide d’ouvrir une enquête publique pour faire la lumière sur cette tragédie, désignée comme « la pire catastrophe médicale » dans l’histoire du service public de santé britannique, le NHS.

Au terme de sept années de travail, du recueil de plus de 5 000 témoignages et de l’examen de dizaines de milliers de documents, le rapport final – pesant plus de 2 000 pages – et très attendu par les victimes et leurs proches, a été rendu public le Lundi. Il décrit les erreurs du secteur médical, des pouvoirs publics et des industriels qui ont conduit à la contamination de milliers de personnes à travers le pays.

La question centrale de l’indemnisation

En 2022, après la publication d’un rapport d’étape, le juge Brian Langstaff avait appelé le gouvernement à verser des indemnisations immédiates aux victimes, sans attendre la fin des enquêtes. Le gouvernement a immédiatement annoncé un premier versement de 100 000 livres (119 000 euros) à plusieurs milliers de personnes.

Le coût final de l’indemnisation devrait atteindre plusieurs milliards de livres et doit être annoncé mardi. Le Premier ministre Rishi Sunak doit s’exprimer devant le Parlement lundi après-midi.

« Il doit s’excuser au nom de tous ceux qui nous ont abandonnés au fil des années, y compris les gouvernements qui nous ont caché la vérité pendant si longtemps »a déclaré lundi sur Sky News Andrew Evans, co-fondateur du groupe Tainted Blood, hémophile et lui-même infecté par le VIH et l’hépatite C à l’âge de 5 ans.