au Royaume-Uni, le NHS opère un tournant majeur sur le sujet de la transidentité
Le Service national de santé a publié une mise à jour de sa « Constitution ». Il ne sera notamment plus possible pour les femmes transgenres de demander l’accès aux espaces de repos et d’hygiène réservés aux femmes.
Dans un document publié le 30 avril sur son site internet et présentant les changements à venir de sa « Constitution », le National Health Service (système de santé britannique) définit le sexe comme une réalité biologique déterminante dans les soins prodigués aux patients. Un tournant majeur et significatif dans le positionnement du Royaume-Uni sur les questions de genre dans le domaine médical.
La « Constitution » du NHS, mise à jour au moins une fois tous les dix ans, est un manifeste définissant ses principes, ses valeurs, ses droits et ses engagements. Parmi les changements proposés il y a quelques jours et toujours soumis à une consultation de huit semaines jusqu’au 25 juin, un paragraphe est consacré aux soins liés à la transition de genre. Dès les premières lignes du chapitre, le NHS propose une définition du sexe qui est tout sauf triviale dans le contexte actuel des revendications de genre. « Nous définissons le sexe comme le sexe biologique. » Une formulation saluée par les opposants à l’idéologie du genre comme « retour à la raison ».
Espaces de soins et de santé non mixtes
Le NHS déclare en outre que l’accès aux services de santé implique le droit des patients à « recevoir des soins et un traitement qui leur conviennent, qui répondent à leurs besoins et à leurs préférences ». L’établissement de santé souhaite que les patients puissent faire valoir librement ces besoins et préférences, « y compris pour demander que les soins intimes soient effectués par une personne du même sexe » (le caractère intime étant associé aux soins d’hygiène corporelle, ainsi qu’aux examens médicaux des seins et des organes génitaux ou rectaux).
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Le NHS va encore plus loin dans son communiqué, en annonçant que les patients ne pourront plus partager les chambres, les douches et les toilettes avec des patients du sexe opposé. En effet, il ne sera plus possible pour les femmes transgenres, c’est-à-dire de sexe biologique masculin, de demander l’accès aux espaces de repos et d’hygiène réservés aux femmes. Face aux précédentes directives du NHS de 2021, autorisant le placement des patients transgenres dans des espaces en fonction de leur identité de genre et non de leur sexe, certains patients se sont plaints de devoir partager un espace de couchage avec des patients de sexe masculin.
« Un langage clair et compréhensible pour tous »
Le jour même de la publication du NHS, Victoria Atkins, secrétaire britannique aux affaires sociales et à la santé, a déclaré, dans une interview au micro du Radio Times relayé par le Courrier en ligneque« il n’est pas nécessaire d’éradiquer le mot « femme » pour respecter les droits de chacun » et qu’il convient d’éviter d’utiliser un « langage artificiel » au nom de l’inclusivité. « Nous voulons un langage clair et compréhensible pour tous »faisant sans doute référence aux multiples expressions inventées pour contourner le caractère genré de certains termes (« les personnes qui ont des ovaires » plutôt que « femmes », « l’allaitement au sein » plutôt que« allaitement maternel », etc.). S’adressant à Sky News, elle a déclaré qu’il était vital que le « le sexe biologique est respecté », au même titre que le droit des individus à« vie privée, dignité et sécurité ». Dans les colonnes de Fois, elle revient aussi sur les anecdotes fréquentes « excentrique » vécu par les femmes accusées de discrimination après avoir demandé l’accès à des espaces non mixtes. « Ce n’est pas possible »conclut-elle.
Ces changements dans la politique de santé britannique interviennent quelques semaines après la publication d’un rapport de la pédiatre Hilary Cass, dans lequel elle révélait l’absence de données fiables sur les traitements hormonaux prescrits aux jeunes transgenres. Appelant à une extrême prudence dans la prescription de ces traitements, le rapport est le résultat d’une étude commandée par le NHS en 2020, en réponse à une forte augmentation du nombre d’enfants et de jeunes souhaitant une transition.