Rien ne semble pouvoir arrêter le démarchage téléphonique, parfois abusif.
Malgré la réglementation mise en place, sept Français sur dix reçoivent régulièrement des appels indésirables.
La nouvelle proposition d’un sénateur pourrait-elle être une solution ?
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Le 20 heures
« Toutes les 10 minutes, quelqu’un m’appelle pour économiser de l’électricité »déplore un passant interrogé dans le reportage en tête de cet article. Et pourtant, depuis l’année dernière, le démarchage téléphonique est strictement encadré. Il est autorisé en semaine, mais uniquement de 10h à 13h et entre 14h et 20h, et interdit le week-end. Pas assez, 7 Français sur 10 reçoivent régulièrement ce type d’appel.
« À chaque fois, c’est un numéro différent qui revient. Après, je sais qu’il y a des sites sur lesquels il faut s’inscrire, etc.« , témoigne un homme. Ce site, c’est Bloctel. Le principe est simple : si vous ne souhaitez pas être démarché par des entreprises, il vous suffit de saisir votre numéro de téléphone et il sera supprimé des listes de démarchage d’entreprises. En théorie, car en En réalité, seules les entreprises bénévoles inscrites sur Bloctel suppriment votre numéro de leurs listes. Seules 2 300 jouent le jeu… un grain de sable comparé aux 100 000 autres professionnels effectuant du démarchage.
De nombreuses fraudes commencent par des appels à froid
De nombreuses fraudes commencent par des appels à froid
Pierre-Jean Verzelen, sénateur de l’Aisne, auteur d’un projet de loi interdisant le démarchage téléphonique
Et même pour les 2 300 entreprises de bonne volonté, il existe une exonération : « Le système Bloctel permet le démarchage téléphonique des professionnels avec lesquels vous avez un contrat en cours. Ils peuvent continuer à vous démarcher si la proposition commerciale est en lien avec l’objet de votre contrat », explique Cédric Musso, directeur de l’action politique à l’UFC-Que Choisir. Résultat : Bloctel ne bloque finalement pas grand chose.
Alors un élu plaide pour un changement radical. « Ce que je propose, c’est d’interdire le démarchage téléphonique. Demain, ce serait le consommateur qui déciderait de contacter l’entreprise, qui donnerait ses coordonnées pour dire ‘Appelle-moi' »explique Pierre-Jean Verzelen, sénateur de l’Aisne (Groupe Les Indépendants – République et territoires). Un système déjà en place chez certains de nos voisins, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Portugal.
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Son projet de loi, déposé le 30 septembre, prévoit une interdiction de principe du démarchage téléphonique. Seules exceptions : lorsque le consommateur « a explicitement consenti à être approché en s’inscrivant sur une liste de consentement »lors de la prospection « intervient dans le cadre de l’exécution d’un contrat en cours et est en relation avec l’objet de ce contrat »et enfin quand il « concerne la fourniture de journaux, périodiques ou magazines ».
« De nombreuses fraudes commencent par des appels à froid »observe Pierre-Jean Verzelen dans les colonnes de le syndicat pour justifier son initiative. Le texte doit être examiné au Sénat le 14 novembre.