Au procès Trump, ambiance fébrile et tendue à l’approche de la conclusion des débats
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Au procès Trump, ambiance fébrile et tendue à l’approche de la conclusion des débats

Au procès Trump, ambiance fébrile et tendue à l’approche de la conclusion des débats
Manifestants anti-Trump lors du procès pénal de l'ex-président au tribunal de Manhattan à New York, le 20 mai 2024.

C’était censé être une journée de décélération avant la grande finale, les plaidoiries à venir des deux côtés. Mais un procès pénal est un corps vivant et imprévisible, surtout lorsque l’accusé est Donald Trump. La salle d’audience du tribunal pénal de Manhattan a connu lundi 20 mai deux rebondissements inattendus. L’un des principaux témoins à charge, Michael Cohen, a reconnu avoir volé de l’argent à son ancien employeur, la Trump Organization. Puis le deuxième et principal témoin cité par la défense, bien qu’expérimenté dans ces forums judiciaires, a tellement exaspéré le juge Juan Merchan que ce dernier a fait évacuer la salle.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au procès de Donald Trump, le témoin Michael Cohen confronté à ses mensonges par une défense incisive

Il était 15 heures lorsque Joshua Steinglass, le procureur adjoint, prononça les mots tant attendus : « Votre Honneur, les poursuites sont terminées. » Après cinq semaines de procès contre Donald Trump pour « falsification de documents comptables », c’était un moment important. La fin approche. Les plaidoiries constitueront un dernier rendez-vous fondamental pour les deux parties, probablement au début de la semaine prochaine. Ils chercheront à reconstituer, chacun à leur manière, les documents matériels épars et les témoignages livrés au fil des jours d’audience. L’accusation voudra confirmer sa démonstration sur un complot, visant à protéger le candidat Trump contre tout scandale sexuel, avant l’élection présidentielle de 2016. Les avocats du prévenu entendent torpiller cette présentation en introduisant le doute à chaque point chaud.

Lundi, la fin de l’audition de Michael Cohen, l’ancien homme à tout faire du milliardaire devenu témoin clé à charge, a illustré ces deux approches. Nous avons dû revenir, une nouvelle fois, en octobre 2016. Michael Cohen a alors géré plusieurs incendies en même temps. L’avocat de Donald Trump tente de protéger son patron, confronté à Hillary Clinton, contre d’éventuelles révélations compromettantes d’une ex-maîtresse, Stormy Daniels, actrice porno.

Satisfaire l’ego de Trump

Mais Michael Cohen suit également d’autres dossiers, comme une tentative d’extorsion contre Tiffany Trump, l’une des filles du milliardaire, ou un investissement personnel complexe dans une entreprise de licences de taxi. Todd Blanche, l’avocat principal de l’ancien président, souligne ces multiples inquiétudes. Puis il s’en prend aux versements effectués à Michael Cohen par Donald Trump, une fois à la Maison Blanche, sous forme de chèques mensuels. Sa stratégie est claire : convaincre les jurés que cet argent correspond à la poursuite de ses conseils juridiques auprès du président mais aussi de la première dame, Melania Trump. Le montant – 420 000 dollars – a été convenu entre l’avocat et le PDG de la Trump Organization, Allen Weisselberg, aujourd’hui en prison. Cela dépasse largement les 130 000 $ versés par le témoin de Stormy Daniels, en catastrophe, juste avant l’élection présidentielle, et dont la défense ne justifie toujours pas l’existence.

Il vous reste 67,26% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Quitter la version mobile