Au procès pour viol de Mazan, le tribunal autorise la présence de la presse et du public lors de la diffusion des vidéos
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Au procès pour viol de Mazan, le tribunal autorise la présence de la presse et du public lors de la diffusion des vidéos

Au procès pour viol de Mazan, le tribunal autorise la présence de la presse et du public lors de la diffusion des vidéos
Gisèle Pelicot, au palais de justice d'Avignon (Vaucluse), le 3 octobre 2024.

Inversant la décision initiale de son président, le tribunal correctionnel du Vaucluse a décidé, vendredi 4 octobre, que les vidéos et photos diffusées lors des débats du procès pour viol de Mazan seraient désormais diffusées en présence de la presse et du public. Des vidéos des faits concernant certains des accusés seront diffusées vendredi après-midi à 13h30 après la suspension, a annoncé Roger Arata, le président du tribunal.

Cette décision a été annoncée par M. Arata, après un débat de près de deux heures au début de l’audience vendredi, puis un délibéré judiciaire de quatre-vingt-dix minutes. Elle est décrite comme « victoire » par les avocats de Gisèle Pelicot. La diffusion des images sera cependant précédée d’un « annonce autorisant les personnes sensibles et (et à) les mineurs doivent quitter la pièce »a précisé le magistrat. Ces émissions ne seront pas « pas systématique » et n’aura lieu que dans les cas « strictement nécessaire à la manifestation de la vérité »à la demande d’une des parties, a-t-il ajouté.

Le 20 septembre, «cconsidérant que ces images sont indécentes et choquantes », M. Arata avait annoncé que ces vidéos seraient diffusées « en présence seule des parties et du tribunal » et que la pièce serait évacuée au préalable. Une décision déplorée par les avocats de Mmoi Pélicot, pour qui « il faut avoir le courage de se confronter » à la réalité du viol.

Cinq jours plus tard, ces avocats réclament à nouveau la levée des restrictions, au nom du combat que mène Gisèle Pelicot contre les violences sexuelles. Et c’est sur leurs conclusions écrites que les parties ont longuement débattu devant le tribunal vendredi matin.

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« Un sens à sa souffrance »

M.moi Pélicot, violée pendant dix ans par son mari, Dominique Pelicot, et par des dizaines d’hommes qu’il avait recrutés sur internet, après qu’il l’avait droguée avec des anxiolytiques, s’était opposée au huis clos dès l’ouverture des débats le 2 septembre.

Vendredi, le revirement de la Cour sur la diffusion des vidéos a été qualifié de « victoire » par les avocats de Gisèle Pelicot. « Mais une victoire dans un combat qui n’aurait pas dû être mené »dit M.e Stéphane Babonneau. « Pour Gisèle Pelicot, il est trop tard, le mal est fait. Mais si ces mêmes débats, par leur publicité, évitent à d’autres femmes de vivre cela, alors elle trouvera un sens à sa souffrance. » argumenta-t-il.

Pour son autre avocat, Me Antoine Camus, ces vidéos « faire effondrer la thèse d’un viol accidentel ». « Ils montrent que ce sont des viols d’occasion et, au-delà de ça, il s’agissait de dégrader, d’humilier, de salir, il s’agissait en réalité de haine des femmes. Personne n’a dénoncé les faits, chacun a contribué à sa manière à cette banalité du viol, à cette banalité du mal. »ajouté Me Camus.

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Plusieurs avocats des cinquante coaccusés de ce procès hors norme se sont toutefois farouchement opposés à la présence du public et de la presse lors de la diffusion des vidéos. « La justice n’a pas besoin de ça pour passer, à quoi servent ces projections nauséabondes ? Nous avons eu droit à un dépistage sur un premier cas. Un film ne suffisait-il pas ? »ainsi plaidé Me Olivier Lantelme, sans succès donc. Il faisait référence à la diffusion, jeudi 19 septembre, d’images glaçantes dans lesquelles on voit un accusé maltraiter une Gisèle Pelicot complètement inerte.

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« Il ne faut pas passer d’un tribunal populaire au nom du peuple français à un tribunal populaire. Durant la Révolution, le peuple était invité au premier plan pour que justice soit rendue. C’était déjà la foule »avait tonné de son côté Me Paul-Roger Gontard.

Toutefois, la clôture du huis clos pour la presse et le public a également été demandée vendredi matin par le General Counsel. M.e Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot, qui s’était précédemment prononcée en faveur de la diffusion des vidéos, ne s’est cette fois pas prononcée.

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Le Monde avec l’AFP

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