Au procès Pogba, les hésitations, les non-dits et les approximations du présumé chef des opérations
L’ambiance s’est soudainement alourdie dans la salle 2.03 du Tribunal de Paris. En fin d’après-midi du vendredi 29 novembre, quatrième jour du procès de l’affaire Pogba, c’était au tour de Roushdane K. d’être interrogé. Il est le seul des six prévenus entendus pour tentative d’extorsion, enlèvement et enlèvement du célèbre footballeur à comparaître détenu dans une boîte vitrée. Carrure impressionnante et voix feutrée, celui que d’autres appellent « Roush » ou « Red » a esquivé la plupart des questions concernant le déroulement de la nuit du 19 au 20 mars 2022, qui est le cœur du sujet, puis les différents épisodes de pression exercée sur la mère de Paul Pogba.
L’homme de 39 ans au casier judiciaire important – il a été condamné à 10 ans de prison pour tentative de meurtre, puis à 5 ans pour complicité d’enlèvement et de séquestration – est considéré par le parquet comme le chef d’opérations visant à extorquer un grosse somme d’argent de la part du champion du monde 2018. C’est lui qui, le 19 mars au soir, est venu chercher Paul Pogba et les deux frères Camara pour les emmener à l’appartement de Montévrain (Seine-et-Marne) où la bande prévoyait de se rendre. « expliquer » de prendre ses distances avec cet ami d’enfance devenu star du football. Alors qui aurait fait venir les deux hommes cagoulés et armés qui ont dévalisé le joueur, exigeant le paiement de 13 millions d’euros pour une protection qu’ils auraient assurée à son insu dans le passé. C’est d’ailleurs lui qui a ensuite fait pression sur la mère du champion, Yeo Moriba, pour inciter son fils à payer. Et lui, encore, qui aide Mathias Pogba à réaliser sa vidéo de menaces contre son frère.
Lors des cinq interrogatoires menés au cours de l’information judiciaire, il a fourni peu de détails sur le déroulement des événements. Adage » victime « prétendant vouloir garder le silence « par crainte de représailles »ou encore invoquer des pertes de mémoire pour justifier son absence de réponses aux enquêteurs. A l’audience, il a enchaîné le » Je ne sais pas « , « Je ne me souviens pas », « Je ne veux pas répondre » aux questions spécifiques du président du tribunal. La couper « Je ne veux pas parler de ça » lorsque ce dernier l’interrogea sur les deux hommes cagoulés. Il dit à peine quelques mots d’une voix étouffée sur la soirée.
« Moi, Adama et Paul, on s’est tous fait voler »
Comme les autres protagonistes, il a affirmé que la soirée avec Paul Pogba était improvisée, mais a fini par admettre qu’il voulait le rencontrer par lui-même. « connaissances actuelles ». Roushdane K. a également reconnu avoir participé à la réunion de préparation avec le reste du groupe d’amis d’enfance du joueur. Plus tard, cependant, il a déclaré avoir rencontré « par hasard » Paul Pogba et Adama C. sortent de la maison des parents de ce dernier, ce fameux 19 mars vers minuit. L’accusé reconnaît alors avoir envoyé à son domicile l’adresse où se trouvait le groupe. « connaissance », dont il refuse de préciser l’identité. L’histoire est approximative, hésitante, pleine de non-dits.
Il vous reste 44,99% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.