CHRISTOPHE SIMON / AFP
Le 10 septembre 2024, Gisèle Pélicot arrive au procès de son mari Dominique, accusé de l’avoir droguée pour que des inconnus la violent pendant des années.
JUSTICE – La septième journée du procès des viols subis par Gisèle Pelicot s’est terminée dans le chaos. Comme l’ont relaté plusieurs journalistes présents dans la salle d’audience mardi 10 septembre, l’un des avocats de la défense a provoqué stupeur et stupeur en déclarant : « Il y a viol et viol. »
Il était exactement 18h44, raconte la journaliste de RTL Cindy Hubert sur X. « Jour 7 du procès pour viol de Mazan. L’avocat de la défense : « Il y a viol et viol. Sans intention de le commettre » », Elle rapporte. Des propos confirmés par la journaliste de BFMTV Justine Chevalier, également présente dans la salle.
Ces propos ont été tenus par Guillaume De Palma, avocat de plusieurs accusés. BFMTV explique qu’en fin de journée, un enquêteur chargé de décrire les vidéos retrouvées sur l’ordinateur de Dominique Pelicot a évoqué « viols » subi par la victime.
« Reconnaissez-vous le fait de juger seul, souverainement, la question de savoir si les faits sont des viols ? »M. De Palma lui demande alors. L’enquêteur répond que le terme « meurtre » est utilisé pour certains cas avant qu’ils ne soient jugés et considère donc que l’utilisation du mot « râpé » n / A « rien de choquant », poursuit BFMTV.
« J’ai honte de la justice »
Mais pour Me De Palma, « Sans intention de le commettre, il n’y a pas de viol »C’est sur cet argument que la défense entend s’appuyer pour éviter une condamnation des quelque 51 accusés qui ont été filmés par Dominique Pelicot en train d’agresser Gisèle Pelicot. Plusieurs des hommes en question affirment avoir cru que le couple mettait en scène l’incident et ne pas savoir que Gisèle Pelicot était droguée.
« Il y a viol et viol à partir du moment où il y a une intention coupable, à partir du moment où on peut prouver que la personne a commis des actes de viol avec conscience de commettre des actes de viol. Sinon il n’y a pas de viol. »a ajouté l’avocat après la suspension de la séance.
Ces commentaires ont provoqué la colère de Caroline Darian, la fille du couple, qui a elle-même été photographiée à son insu par son père. « J’ai honte de la justice » a-t-elle dénoncé en quittant la salle. Sur X, la journaliste Hélène Devynck, l’une des femmes qui a accusé Patrick Poivre d’Arvor de viol, a dénoncé : « Il faut écouter la défense qui recycle les arguments qu’on entend dans tous les cas de violences sexuelles. Des vrais viols et des faux viols. La victime est-elle censée faire la différence ? »
Quant à l’un des avocats de Gisèle Pelicot, Me Antoine Camus, il a déclaré : « Mon client a montré quelle était la réalité du viol, la cruauté avec laquelle le viol est parfois défendu, ce sont des droits de la défense sur lesquels il n’y a pas de compromis, mais il y a parfois une forme de gratuité dans la violence exprimée. »
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