Au procès des viols de Mazan, Gisèle Pélicot livre son récit la tête haute
COMPTE RENDU D’AUDIENCE – Droguée par son mari et livrée à plus de 50 inconnus, la septuagénaire s’est exprimée pour la première fois. Devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, la victime a répondu à toutes les questions sans détour.
C’était la première fois qu’on entendait le son de sa voix. Depuis quatre ans, Gisèle Pélicot était restée silencieuse. Quatre longues années « parti en fumée »passée à essayer de se reconstruire loin du monde, parmi les siens, après avoir été droguée à son insu et livrée à des inconnus par son propre mari pendant près de dix ans. « De l’extérieur, j’ai l’air solide. Mais à l’intérieur, je suis un champ de ruines. »Elle a déclaré jeudi, lors de l’ouverture de cette quatrième journée d’audience. Avant de souffler : « Je me demande encore comment cette femme peut être là, devant vous, aujourd’hui… »
Celui qui a refusé le huis clos pour « Que la honte change de camp » est restée au bar pendant quatre heures, sans broncher, répondant avec précision et en détail à toutes les demandes. Gisèle Pélicot ne s’est pas indignée lorsqu’on lui a demandé si, par hasard, elle n’était pas « complice » Elle n’a pas hésité non plus lorsque tous les détails de sa vie intime ont été étalés aux yeux de tous. Elle n’a pas baissé la tête lorsqu’une image des plus humiliantes capturée par son mari a été montrée au public. Elle est restée maître d’elle-même lorsque certains avocats de la défense l’ont bombardée de questions plus que douteuses sur une relation extraconjugale qu’elle avait eue. Elle est restée calme comme un roc lorsqu’on lui a demandé si…