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Au procès de la vendetta Bastia-Poretta, un gardien de prison « corsicalisé »

La voici donc dans la boîte, ce « singe » qui a fait couler tant d’encre depuis l’ouverture de l’enquête sur le double assassinat commis à l’aéroport de Bastia-Poretta ! Elle a d’abord été une silhouette, captée par les caméras de surveillance, le 5 décembre 2017, vêtue d’un sweat-shirt léopard vert et d’un pantalon de treillis kaki, allant et venant dans l’aérogare, scrutant alternativement le tableau des arrivées et l’écran de son téléphone portable, avant courant, gaiement, vers deux hommes, et embrassant celui qui venait de descendre de l’avion.

Quelques secondes plus tard, Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, dit Tony le Boucher, tombaient sous les balles d’un tireur dont le visage était caché sous un masque en latex.

Elle avait ensuite fait sensation pour les enquêteurs chargés de l’interroger, après son arrestation le 6 juin 2018 à son poste de travail de la prison de Borgo. Très vite, la surveillante, alors âgée de 42 ans et mère de cinq enfants, reconnaît son rôle dans la vendetta Bastia-Poretta. Elle avait complété un  » affectation  » en informant ses sponsors de l’heure d’arrivée à l’aéroport du détenu Jean-Luc Codaccioni, qui revenait de quelques jours de permission à Paris, et s’était elle-même proposée d’aider le tireur à s’identifier parmi les voyageurs, en allant lui remettre le  » baiser de la mort ».

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Elle n’a pas hésité à « Fais ton travail » jusqu’au bout, malgré la présence inattendue de Tony Quilichini, un ancien détenu qu’elle « aimé », est venue chercher son ami pour le transporter dans un véhicule blindé à Borgo, même si, disait-elle, elle aurait sa dernière « regarde en avant jusqu’à la fin de (son) vie. Je pense qu’il a compris. Elle aurait également dû empoisonner le café d’un autre détenu, a-t-elle admis : « Je n’ai pas fini mon travail. Je n’ai pas reçu le poison. »

La seule femme dans le box parmi le groupe des accusés

Lundi 13 mai, Cathy Chatelain – elle a repris son nom de jeune fille depuis son divorce avec le père de ses enfants, Dominique Senechal, prononcé en septembre 2023 – est restée une énigme à l’issue de son interrogatoire de personnalité devant les assises des Bouches-du-Rhône. tribunal, à Aix-en-Provence. Seule femme du box parmi le groupe des accusés, on ne distingue dans un premier temps que sa grande taille et son aspect solide, un visage rectangulaire encadré de longs cheveux noirs raides séparés par une raie, des pommettes saillantes, des joues creuses, des lèvres fines. .

Son regard se tourne, complice et moqueur, vers sa voisine de banc lorsque l’enquêteur de personnalité la décrit. « ni terrifié ni inquiet » lors de leur entretien, refusant de lui indiquer les personnes de son entourage à contacter et hésitant à s’ouvrir sur sa vie privée. On apprend encore que, jeune fille, elle rêvait d’être puéricultrice ou sage-femme, avant d’être orientée vers un baccalauréat en secrétariat et de pratiquer la boxe, puis qu’elle a intégré une école d’hôtesse de l’air mais n’a pas réussi à accéder au métier à cause du test de personnalité. , dont elle enchaîne ensuite les petits boulots jusqu’à ce qu’un « bilan de compétences » l’oriente, en 2006, vers l’administration pénitentiaire. Cathy Chatelain avait alors 30 ans, elle était mariée depuis 1997 à Dominique Sénéchal, joueur de hockey devenu facteur, qui prenait un congé parental à chaque nouvelle naissance, y compris celle de jumeaux.

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Cammile Bussière

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