Au procès de Donald Trump, sexe, presse et politique
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Au procès de Donald Trump, sexe, presse et politique

Au procès de Donald Trump, sexe, presse et politique
Donald Trump arrive pour son procès au tribunal pénal de Manhattan, à New York, le 25 avril 2024.

Une fois de plus, Donald Trump a pris son temps avant d’entrer dans la salle d’audience. Le couloir du palais de justice de Manhattan est sa scène du moment. Jeudi 25 avril, en marge de son procès à New York, il s’est lancé devant les caméras dans une diatribe résumant les derniers chiffres de la croissance américaine, la mobilisation pro-palestinienne sur certains campus, sa propre campagne électorale et les délibérations du Cour suprême. Peu après 9h30, le magistrat Juan Merchan l’a accueilli depuis son perchoir. «Bonjour, M. Trump. »

L’ancien président était présent, en silence, à la suite de l’audition de David Pecker. Le 23 avril, ce dernier commençait à décrire l’association toxique entre le puissant tabloïd Enquêteur national, sous sa direction, et Donald Trump, alors candidat à la présidentielle, en 2015-2016. Les deux hommes se connaissaient depuis longtemps. « J’avais l’impression que Donald Trump était mon mentor. Il m’a aidé tout au long de ma carrière”se souvient David Pecker.

Selon l’accusation, un véritable partenariat s’est noué dès l’été 2015. L’ancien PDG du groupe American Media Inc. (AMI), qui bénéficie de l’immunité en échange de sa coopération, a détaillé les détails. termes, conclus de manière informelle lors d’une réunion à la Trump Tower avec Donald Trump et Michael Cohen, l’avocat du candidat. David Pecker s’est engagé à être « les yeux et les oreilles » de l’entrepreneur et de réagir à toute rumeur « sur les femmes qui vendent des histoires » à son sujet. Il s’agissait en somme d’acheter l’exclusivité sur des scoops potentiellement dommageables, puis de les supprimer.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Procès Donald Trump : comment un tabloïd new-yorkais a servi sa campagne présidentielle de 2016

« Elle ne voulait pas être la prochaine Monica Lewinsky »

Ce fut le cas début 2016 de Karen McDougal, dont la mention occupait le début de l’audience jeudi. Ancien mannequin de magazine Playboyelle aurait eu une longue liaison sexuelle avec Donald Trump en 2006. « Elle a dit qu’elle ne voulait pas être la prochaine Monica Lewinsky »a » a déclaré David Pecker, en référence à l’ancien stagiaire de la Maison Blanche qui a eu des relations sexuelles avec Bill Clinton. Comprenez : le mannequin avait d’autres intérêts que de se livrer à la presse. Pecker dit avoir parlé avec Donald Trump de cet éventuel témoignage. « Karen est une bonne fille »aurait noté le candidat. « Je pense que vous devriez acheter l’histoire et la retirer du marché. » David Pecker lui a recommandé.

Des négociations ont débuté avec Karen McDougal sur le prix de l’exclusivité. La somme finale était de 150 000 $. Michael Cohen, l’avocat de Donald Trump, a recommandé au presseur de payer.  » Ne t’inquiète pas, il lui aurait dit. Je suis ton ami. Le patron s’en chargera. » David Pecker se voulait prudent. Il se souvient d’un accord similaire au profit deArnold Schwarzenegger, à l’époque où l’acteur envisageait de se présenter au poste de gouverneur de Californie. Plus d’une trentaine de femmes ont fini par demander à AMI de raconter leur relation avec la star du fitness. Sexe, presse et politique : un mélange lucratif, mais aussi dangereux s’il est mal utilisé.

Il vous reste 44,25% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Quitter la version mobile