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Au procès de Donald Trump, Michael Cohen détaille son rôle d’homme à tout faire

Michael Cohen rentre chez lui après son témoignage devant le tribunal pénal de Manhattan, à New York, le 13 mai 2024.

Pendant longtemps, Michael Cohen a menti, menacé, harcelé. Il a cherché l’approbation de Donald Trump pour accomplir ses sales actions. Cela lui a coûté un séjour en prison. En ce lundi 13 mai, Michael Cohen est pourtant le meilleur ennemi de son ancien patron. Son témoignage – appuyé par d’innombrables courriels, contrats et messages – constitue le point d’orgue inévitable du procès en cours depuis quatre semaines contre le candidat républicain à l’élection présidentielle, inculpé pour « falsification de documents comptables ».

Issu d’une famille divisée entre médecins et avocats, Michael Cohen s’est d’abord lancé dans le secteur immobilier. Il a ainsi rencontré Donald Trump. L’entrepreneur lui demande de superviser la réorganisation d’une de ses filiales. Au lieu de payer ce travail de consultant, Donald Trump le recrute. Michael Cohen devient son conseiller spécial. Elle se met au service exclusif de  » chef  » (« chef »), notoirement proche de ses sous. Il est chargé de renégocier certains projets de loi, comme ceux de la Trump University, un projet en sérieuse difficulté financière. L’homme d’affaires le félicite. Michael Cohen se sent « au sommet du monde ». Une participante au concours Miss USA critique l’organisation ? Il s’en occupe. Les journalistes fouinent dans les affaires sensibles  » chef «  ? Il les menace de plaintes, exige des corrections.

Ses relations avec Donald Trump sont étroites et informelles. Son bureau est situé à 15 mètres du sien. Pas d’échanges écrits ni de mails, dont se méfie l’entrepreneur. « Trop de gens sont tombés » pour cela, aurait-il dit. Michael Cohen est le  » fixer  » de Donald Trump, le touche-à-tout. Une expérience  » fantastique  » pour dix ans. Était-il en train de mentir pour lui-même, demande la procureure adjointe Susan Hoffinger ? « Oui, c’était ce qu’il fallait. » Quitte à intimider ? Oui, répond le témoin. « La seule chose que j’avais en tête était d’accomplir la tâche et de le rendre heureux. »

« Tu es responsable »

En 2015, lorsque Donald Trump s’est lancé dans la course à l’investiture républicaine, Michael Cohen n’avait pas de rôle officiel. Vient ensuite un moment clé : la rencontre, en août 2015 à la Trump Tower, avec le candidat et patron du groupe American Media Inc. (AMI), David Pecker, qui contrôle le tabloïd Enquêteur national. Ce dernier propose de se mettre au service de Donald Trump, le mettant en avant dans des articles sucrés, repérant des scoops compromettants pour les tuer dans l’œuf.

Lire l’histoire | Article réservé à nos abonnés Au procès de Donald Trump, sexe, presse et politique

La première alerte est survenue lorsqu’un portier de la Trump Tower a affirmé vendre une histoire frelatée sur un prétendu enfant caché que l’entrepreneur avait eu avec un employé. « Tu es responsable », confie le candidat à Michael Cohen, qui organise l’achat des droits exclusifs avec David Pecker. La deuxième alerte arrive : en juin 2016, le cas Karen McDougal doit être géré. Le modèle du magazine Playboy aurait eu une longue idylle avec Donald Trump en 2006. À cinq mois de l’élection, cette révélation mettrait ce dernier en difficulté. AMI négocie alors avec les avocats de la jeune femme.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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