Nouvelles locales

Au procès de Donald Trump, la « boussole morale » de Michael Cohen en question

Donald Trump devant le tribunal pénal de Manhattan, New York, le 13 mai 2024.

« M. Cohen, je m’appelle Todd Blanche et nous ne nous sommes jamais rencontrés. Vous êtes allé sur TikTok et vous m’avez traité de petite merde pleurnichard, n’est-ce pas ? » L’ouverture du contre-interrogatoire de Michael Cohen, mardi 14 mai, a été trompeuse. On s’attendait à des tirs nourris de la part du principal avocat de Donald Trump. C’était un match simple. Bordé par les questions de l’accusation, l’ancien conseiller du milliardaire avait livré un long témoignage en homme de main repentant et fidèle, protégeant le candidat en 2015 et 2016 avant l’élection présidentielle contre des révélations compromettantes. Dans l’après-midi, Todd Blanche s’est lancé dans la destruction de la crédibilité du témoin, sans aucun échauffement, mais aussi sans ligne directrice claire.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au procès de Donald Trump, Michael Cohen raconte sa vie d’homme à tout faire du « patron »

« Voulez-vous que le président Trump soit condamné dans cette affaire ? » demande l’avocat.  » Bien sûr « , répond Michael Cohen. Todd Blanche insiste sur le contraste entre les récents propos vindicatifs de M. Cohen et sa loyauté passée envers Trump, tel un amant éconduit. Était-il obsédé par son patron lorsqu’il travaillait à ses côtés, à partir de 2006 ? «Je l’admirais énormément. » Il a même lu son livre, The L’art du marché. Et ses nombreux propos élogieux à son égard ? « J’étais alors jusqu’au cou dans le culte de Donald Trump. »

Todd Blanche évoque ensuite ses inculpations, ses plaidoyers de culpabilité, sa prison, ses contacts avec la justice fédérale et new-yorkaise, afin de mettre en lumière ses motivations discutables – la renommée, l’argent, une réduction de peine – dans sa croisade contre son ancien patron. Michael Cohen, habile et concentré, évite de répondre directement. Il préfère parfois des formules comme « ça sonne bien » ou « Cela ressemble à quelque chose que je dirais. ».

Oui, Michael Cohen a menti

Une fois le jury révoqué, peu après 16 heures, le juge Merchan a demandé aux parties si elles pensaient en finir avec le témoin à la fin de la seule journée d’audience prévue cette semaine, jeudi. Todd Blanche estime que ce délai devrait être approprié. Une journée de répit inspirera-t-elle une stratégie plus claire ? L’avocat n’a jamais abordé, mardi, les paiements effectués à Stormy Daniels, puis les chèques signés en 2017 par Donald Trump à l’attention de Michael Cohen, le cœur du dossier.

Dans la matinée, la procureure adjointe Susan Hoffinger avait habilement désamorcé une partie de l’attaque attendue contre le témoin en abordant ses vulnérabilités. Oui, Michael Cohen a menti. Il a menti au Congrès, aux journalistes, aux tribunaux. Il a menti partout et surtout sur tous les fronts, pendant des années, mais au service de ses  » chef « Donald Trump. « J’ai violé ma boussole morale et j’en ai payé le prix »osa le témoin.

Il vous reste 62,99% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page