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Au pouvoir depuis trente ans, le parti fondé par Mandela pourrait être vaincu

A la veille d’élections législatives en Afrique du Sud annoncées comme les plus disputées depuis trente ans, l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, craint un revers historique. Durant les trente années de démocratie qui ont débuté avec l’élection du premier président noir Nelson Mandela en 1994, les électeurs ont été fidèles à son parti, l’ANC, qui a libéré le pays du joug de l’apartheid.

L’ANC a toujours remporté les élections nationales avec une large majorité, rassemblant encore 57 % des voix lors des dernières législatives de 2019. Mais la popularité du parti a chuté au fil des années. Pour bon nombre des 62 millions de Sud-Africains d’aujourd’hui, l’ANC, qui avait notamment promis l’accès à l’éducation, à l’eau et à un toit pour tous, n’a pas tenu ses engagements.

Scandales de corruption au sein du parti

Un tiers de la population active est au chômage. La pauvreté et les inégalités augmentent. La criminalité bat régulièrement ses propres records et la vie quotidienne est empoisonnée par des coupures récurrentes d’eau et d’électricité. Et les scandales de corruption impliquant des responsables du parti ont fini d’éroder une confiance déjà largement écornée.

Selon les enquêtes d’opinion, le parti oscille entre 40% et 47% des intentions de vote et devrait perdre, pour la première fois, sa majorité absolue au Parlement. Jusqu’à présent, l’ANC avait toujours choisi le président dans ses rangs. En passant sous la barre symbolique des 50%, le parti devra nouer des alliances pour former un gouvernement de coalition.

La menace de l’ancien pilier de l’ANC Jacob Zuma

A droite du conseil d’administration, le plus grand groupe d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), entend entrer au gouvernement. Promettant de « sauver l’Afrique du Sud », le mouvement libéral, qui prône la privatisation du secteur public et la déréglementation de l’économie, pourrait recueillir environ 25 % des voix.

A gauche, les Combattants de la liberté économique (EFF) du provocateur Julius Malema promettent des réformes radicales telles que la redistribution des terres et la nationalisation des secteurs économiques clés. Il pourrait conserver environ 10 % des voix.

La plus grande menace pour le parti au pouvoir pourrait toutefois provenir du petit parti de l’ancien pilier de l’ANC, Jacob Zuma. L’uMkhonto we Sizwe (MK) de l’ancien président de 82 ans, candidat mais finalement déclaré inéligible, pourrait attirer jusqu’à 14% des votants, capitalisant sur les déçus du parti historique.

« L’ANC en sortira affaiblie »

« Cette élection est sans doute la plus imprévisible qu’ait connue l’Afrique du Sud depuis 1994 », résume à l’AFP l’analyste politique Daniel Silke, liant l’incertitude politique au « déclin économique » de la première puissance industrielle. du continent au cours des dix dernières années. Selon toute vraisemblance, ajoute-t-il, « l’ANC en sortira affaibli » et « l’avenir du président Ramaphosa pourrait bien être en jeu » en cas de résultats très décevants.

Ces élections doivent désigner 400 députés à la représentation proportionnelle. Une cinquantaine de partis sont en lice. La nouvelle Assemblée nationale se réunira ensuite pour choisir le prochain président.

Eleon Lass

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