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Au Pakistan, les défenseurs du numérique craignent une campagne de censure alors qu’Internet ralentit

Ces dernières semaines, la navigation sur Internet a été jusqu’à 40 % plus lente que la normale, selon une association des technologies de l’information (TI).

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Un écran montre une erreur de téléchargement en raison d'une vitesse lente et de perturbations d'Internet, à Karachi, au Pakistan, le 31 juillet 2024. (SHAHZAIB AKBER / EPA / AFP)

Le gouvernement pakistanais, soutenu par l’armée, étouffe Internet et les réseaux sociaux tout en testant de nouvelles méthodes pour faire taire la dissidence, affirment les défenseurs du numérique et les chefs d’entreprise inquiets.

Depuis le mois dernier, la navigation sur Internet est jusqu’à 40 % plus lente que d’habitude, selon une association des technologies de l’information (IT). L’envoi de documents, d’images et de messages vocaux est perturbé pour des dizaines de millions d’utilisateurs de WhatsApp.

Les experts estiment que le Pakistan teste un pare-feu, un système de sécurité informatique qui régule le trafic Internet mais peut également être utilisé pour surveiller l’activité en ligne. Le pare-feu vise à « permettre à l’État de filtrer le contenu, afin de renforcer la surveillance et de censurer la dissidence politique »analyse auprès de l’AFP Usama Khilji, expert numérique et militant des droits dans ce secteur.

Le gouvernement pakistanais et les autorités des télécommunications, dirigées par un général à la retraite, refusent depuis des semaines de commenter le ralentissement d’Internet. « Nous traversons une période de transition, après laquelle tous ces services seront disponibles »Le ministre de la Défense Khawaja Muhammad Asif a déclaré aux journalistes. Cependant, « « Certains contrôles seront mis en place pour empêcher la diffusion de contenus menaçants et diffamatoires contre l’État et contre les individus »il a ajouté.

Dimanche, la ministre de l’informatique, Shaza Fatima Khawaja, a nié que le gouvernement soit à l’origine du ralentissement d’Internet, qui, selon elle, n’a duré que« un jour ou deux ». « Une grande partie de la population a commencé à utiliser les VPN »réseaux privés virtuels, et ceci « crée une pression sur Internet et provoque un ralentissement » le trafic, dit-elle.

La controverse survient alors que l’armée affirme être aux prises avec « terrorisme numérique »Selon les analystes, la principale cible de la campagne numérique actuelle n’est autre que l’ancien Premier ministre emprisonné Imran Khan, qui est toujours très populaire et soutenu par de jeunes partisans férus de numérique.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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