Les autorités pakistanaises ont annoncé samedi 6 avril avoir sanctionné de hauts responsables de la police après un attentat suicide qui a tué cinq ingénieurs chinois fin mars, une mesure destinée à » un exemple « contre la » négligence « le dernier d’une série visant à rassurer son grand voisin.
Une commission d’enquête nommée par le Premier ministre Shehbaz Sharif – qui avait promis aux salariés chinois « remue ciel et terre » pour garantir leur sécurité – a pris « mesures disciplinaires »a déclaré le ministre de l’Information Attaullah Tarar lors d’une conférence de presse à Lahore.
M. Sharif a ordonné « Action immédiate » contre « ces individus qui ont fait preuve de négligence et qui serviront d’exemple »a-t-il ajouté, sans donner la nature de ces sanctions, mais en précisant les rangs d’au moins cinq des responsables visés.
Le 26 mars, la mort dans un attentat suicide de cinq ingénieurs chinois et de leur chauffeur pakistanais a interrompu les travaux sur le chantier du barrage de Dasu, dans le nord-ouest du pays, ainsi que ceux du barrage de Diamer. Bhasha, à une centaine de kilomètres.
Des milliards de dollars investis par la Chine au Pakistan
Les deux groupes chinois qui y opèrent, et qui emploient chacun plusieurs centaines de personnes, avaient réclamé un renforcement des mesures de sécurité, qu’Islamabad avait déclaré avoir mises en place. Les travaux à Diamer-Bhasha ont donc repris, mais pas à Dasu dans l’immédiat.
La police pakistanaise a arrêté plus d’une douzaine de suspects, dont des Afghans, pour cette attaque. Islamabad continue d’affirmer que des groupes armés, comme les talibans pakistanais du parti Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), mènent des attaques planifiées depuis le sol afghan, en traversant une frontière très poreuse.
Le gouvernement afghan nie abriter des groupes armés étrangers utilisant son sol pour attaquer ses voisins.
En mars, l’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), mouvement séparatiste baloutche, avait mené une attaque contre des locaux du port stratégique de Gwadar, clé de voûte d’un vaste projet chinois, dans la même province.
Pékin a investi des milliards de dollars ces dernières années au Pakistan, son plus proche allié dans la région. Mais Islamabad peine à garantir la sécurité du personnel et des intérêts chinois sur son sol, où ils sont souvent pris pour cibles.