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Au moins quatre navires de guerre chinois sont surveillés par les garde-côtes américains au large de l’Alaska

Au moins quatre navires de guerre chinois sont surveillés par les garde-côtes américains au large de l’Alaska

Le 8 juillet, peu avant l’ouverture du sommet de l’Otan à Washington, Pékin a confirmé la participation sans précédent de troupes appartenant à une brigade du 80e groupe d’armées de l’Armée populaire de libération (APL) à des manœuvres conjointes en Biélorussie, à quelques kilomètres de la Pologne.

Organisés à proximité d’un pays membre de l’OTAN et de l’Union européenne (UE), ces exercices militaires peuvent être vus comme un « signal stratégique » de la part de la Chine, qui démontre également une nouvelle fois sa capacité à « projeter » des forces terrestres loin de ses frontières. Ils démontrent aussi la proximité de Pékin non seulement avec Minsk mais aussi, et surtout, avec Moscou.

Outre l’envoi de troupes en Biélorussie, la Chine a également envoyé un autre message. Cette fois en mer. Le 10 juillet, les garde-côtes américains (USCG) ont signalé la présence de quatre navires militaires chinois au nord des îles Aléoutiennes, dans la zone économique exclusive (ZEE) de l’Alaska, dans la mer de Béring.

Les 6 et 7 juillet, le cotre USCGC Kimball a repéré trois navires chinois naviguant à environ 160 kilomètres au nord de l’île d’Amchitka, occupée par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Puis, un avion HC-130J des garde-côtes en a repéré un quatrième, à 112 kilomètres de l’île d’Amukta et à environ 320 kilomètres de Dutch Harbor, une île bombardée en 1942 par la marine impériale japonaise.

Cette présence navale chinoise à une telle latitude est conforme aux « règles et normes internationales », a déclaré la contre-amirale Megan Dean, commandante du 17e district des garde-côtes. « Nous veillons à ce qu’il n’y ait aucun préjudice aux intérêts des États-Unis dans l’environnement maritime au large des côtes de l’Alaska », a-t-elle ajouté.

Aucun détail sur les navires chinois n’a été donné par l’USCG… si ce n’est que, contactés par radio, ils ont affirmé qu’ils menaient une « opération de liberté de navigation », comme la marine américaine a l’habitude de le faire dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale, deux régions sujettes à des conflits territoriaux avec Pékin.

Par le passé, l’importance stratégique du détroit de Béring a varié en fonction de l’état des relations entre Washington et Moscou, d’autant qu’il était perçu comme un terrain potentiel d’affrontement pendant la guerre froide. Mais avec le changement climatique, il suscite un vif intérêt pour la Chine, qui y voit une possibilité d’ouvrir de nouvelles voies maritimes pour accéder aux ressources minérales de l’Arctique.

Ce n’est pas la première fois que Pékin envoie des navires militaires dans les îles Aléoutiennes. L’année dernière, la marine chinoise y avait déployé cinq navires, dont les destroyers de type 052D Guiyang et Qiqihar, les frégates de type 054A Zaozhuang et Rizhao, et le pétrolier ravitailleur Taihu. Cette flottille a été rejointe par cinq navires russes.

Précisément, lors du sommet de Washington, les trente-deux pays membres de l’OTAN ont dénoncé avec force la coopération sino-russe.

« Les ambitions affichées par la République populaire de Chine (RPC) et ses politiques coercitives continuent de porter atteinte à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs. L’approfondissement du partenariat stratégique entre la Russie et la RPC et leurs tentatives mutuellement renforcées de saper et de remodeler l’ordre international fondé sur des règles sont une source de profonde préoccupation », peut-on lire dans un communiqué publié le 10 juillet.

« La RPC est devenue un partenaire décisif dans la guerre de la Russie contre l’Ukraine grâce à son partenariat dit « sans réserve » et à son soutien à grande échelle à la base industrielle de défense russe. Cela accroît la menace que représente la Russie pour ses voisins et pour la sécurité euro-atlantique. (…) La RPC ne peut pas permettre que la plus grande guerre de l’histoire récente se déroule en Europe sans que cela ait un impact négatif sur ses intérêts et sa réputation », poursuit le texte.

Et d’ajouter : « La RPC continue de poser des défis systémiques à la sécurité euro-atlantique », à travers ses « activités cybernétiques et hybrides malveillantes et persistantes, y compris la désinformation », mais aussi à travers « l’évolution » de ses « capacités » et de ses « activités spatiales » ainsi qu’à travers ses « efforts visant à diviser l’Alliance ».

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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