le bilan provisoire dramatique de ces inondations amène en effet à s’interroger sur un éventuel retard du gouvernement régional à alerter la population pour qu’elle rentre sans tarder chez elle ou évite de sortir à l’approche des pluies.
Comme d’habitude lorsqu’il y a un risque de ce genre, l’Agence nationale météorologique (Aemet) avait émis mardi matin – à 7h31 plus précisément – un avis « alerte rouge » pour la région de Valencia où l’avertissement était sans équivoque : « Grande prudence ! Le danger est extrême ».
La situation s’est ensuite progressivement dégradée au cours de la journée. Mais ce n’est que vers 17 heures que l’organisme régional chargé de coordonner l’action des organisations de secours en cas d’urgence, le Cecopi (Centre intégré de coordination opérationnelle), a été créé à Valence. Et le message d’alerte envoyé par la Protection Civile aux habitants de Valencia leur demandant de ne pas sortir de chez eux (« Évitez tout type de déplacement dans la région de Valencia ! »), qui émet un son strident, était vers 20 heures. Selon le quotidien El Paísdans le cas de certaines localités parmi les plus dévastées par les eaux, le message a même été envoyé après 21 heures. Il était alors déjà trop tard.
Ces quelques heures perdues ont été cruciales car des milliers de personnes sont restées sur leur lieu de travail ou ont quitté leur domicile dans l’après-midi, se retrouvant alors bloquées sur les routes à la merci des inondations déchaînées. Certaines victimes sont mortes sur la route. D’autres, plus chanceux, ont survécu, mais après avoir frôlé la mort.
Ce retard dans la diffusion de l’alerte auprès de la population aurait-il pu influencer un nombre aussi élevé de victimes ? Le ministre de la Politique territoriale, le socialiste Ángel Victor Torres, n’a pas répondu directement à cette question explosive, se contentant de rappeler l’heure de l’alerte Aemet et celle de l’envoi des SMS de la Protection civile.
Le président du gouvernement régional, Carlos Mazon, membre du Parti populaire (PP, opposition de droite), qui est le premier concerné, n’avait pas précisé ce point mercredi soir mais nul doute que la question sera posée à lui dans les prochains jours.