au moins 28 morts dans une explosion à l’intérieur d’une mosquée à Peshawar — RT en français

Une explosion a tué au moins 28 personnes et en a blessé une centaine dans une mosquée de Peshawar, au Pakistan. Des équipes de déminage ont été dépêchées sur les lieux pour examiner la possibilité d’un attentat suicide.

Au moins 28 personnes ont été tuées et 150 autres blessées dans une explosion le 30 janvier dans une mosquée à l’intérieur du siège de la police à Peshawar, au nord-ouest du Pakistan.

L’explosion s’est produite à l’heure de la prière. Il a fait sauter le toit et un mur de la mosquée, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu des blessés ensanglantés sortir de la mosquée détruite et les corps de personnes apparemment mortes être emmenés dans des ambulances. Une vaste opération de sauvetage était en cours, menée par les pompiers à l’aide d’engins de déblayage.

« Jusqu’à présent, 28 personnes ont été tuées et près de 150 blessées. La plupart des victimes étaient des policiers », a déclaré aux journalistes Ghulam Ali, gouverneur de la province de Khyber Pakhtunkhwa, dont Peshawar est la capitale.

La piste d’un attentat suicide étudiée

Le chef de la police de Peshawar, Muhammad Ijaz Khan, a déclaré à l’AFP que 300 à 400 personnes sont généralement présentes à l’intérieur de la mosquée à l’heure de la prière. Le quartier général de la police de Peshawar est l’un des quartiers les mieux surveillés de la ville. Il abrite également les locaux de diverses agences de renseignement.

Selon la police, l’explosion s’est produite dans la deuxième rangée de fidèles réunis pour la prière. Des équipes de déminage étaient sur place pour voir s’il était possible que cela ait été causé par un kamikaze.

« Les terroristes veulent semer la panique en ciblant ceux qui remplissent leur devoir de défendre le Pakistan », a déclaré le Premier ministre Shehbaz Sharif dans un communiqué.

« Ceux qui combattent le Pakistan seront rayés de la surface de la Terre. » Cet incident s’est produit le jour même où le président des Émirats arabes unis, Mohamed bin Zayed Al Nahyan, devait effectuer une visite officielle à Islamabad. Celui-ci a été annulé au dernier moment le 30 janvier, officiellement en raison du temps pluvieux.

Le Pakistan recevra également le 31 janvier une délégation du Fonds monétaire international (FMI) pour tenter de négocier le déblocage d’une aide financière vitale pour son économie moribonde. La capitale et le reste du pays, notamment à la frontière avec l’Afghanistan, ont été placés sous alerte sécuritaire encore renforcée après l’explosion de Peshawar.

En mars 2022, un attentat suicide revendiqué par EI-K, la branche régionale du groupe Daech, dans une mosquée chiite de Peshawar fait 64 morts. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière au Pakistan depuis 2018.

Peshawar, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Afghanistan, a été ravagée par des attaques quasi quotidiennes durant la première moitié des années 2010, mais la sécurité s’y était fortement améliorée ces dernières années.

Ces derniers mois, la ville a surtout connu des attaques ciblées visant principalement les forces de sécurité. Le Pakistan fait face à une détérioration de la sécurité depuis quelques mois, surtout depuis que les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan en août 2021.

Après plusieurs années de calme relatif, les attaques ont repris avec une vigueur renouvelée, menées par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), l’EI-K ou des groupes séparatistes baloutches.

Le Pakistan accuse les talibans de laisser ces groupes utiliser le sol afghan pour planifier leurs attaques, ce que Kaboul a démenti à plusieurs reprises. Le TTP, mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage des racines communes avec lui, a revendiqué plusieurs attentats ces derniers mois.

L’une de ses pires atrocités, qui a marqué durablement la conscience nationale pakistanaise, a été le massacre d’environ 150 personnes, pour la plupart des écoliers, à Peshawar en décembre 2014.