Après vingt jours de manifestations, la situation ne s’améliore pas au Bangladesh. Ce vendredi, le pays a notamment instauré un couvre-feu et déployé l’armée.
Situation chaotique au Bangladesh. Vendredi, le pays a imposé un couvre-feu et déployé l’armée pour maintenir l’ordre, après plusieurs jours de manifestations étudiantes meurtrières, marquant le 19e jour d’un mouvement de protestation qui s’est transformé en affrontement avec le gouvernement. Selon un décompte établi par plusieurs sources hospitalières, au moins 105 décès sont à déplorer.
« Le gouvernement a décidé d’imposer un couvre-feu et de déployer l’armée », a indiqué le bureau de la Première ministre bangladaise Sheikh Hasina, très contestée dans ce pays musulman de 170 millions d’habitants, confronté à un chômage massif parmi les diplômés.
Les manifestants réclament la fin des quotas d’embauche dans le secteur public
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, a vivement critiqué la répression, qualifiant les attaques de « particulièrement choquantes et inacceptables ». Il s’est dit « très préoccupé » par les informations selon lesquelles les autorités déploient des unités paramilitaires telles que les gardes-frontières du Bangladesh et le bataillon d’action rapide, « qui ont un long historique de violations » des droits de l’homme.
Au moins 52 personnes ont été tuées vendredi à Dacca, où les manifestations se poursuivaient malgré l’interdiction de tout rassemblement et réunion publique dans la capitale, selon un bilan consulté par l’AFP à l’hôpital universitaire de Dacca. Les tirs de la police sont responsables de plus des deux tiers des décès depuis le début de la semaine, selon les descriptions des hôpitaux.
Après avoir fermé les écoles et les universités en début de semaine, les autorités ont également coupé internet depuis jeudi. Le lendemain, a indiqué la police, l’un des principaux opposants, Ruhul Kabir Rizvi Ahmed, du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), a été arrêté.
Depuis début juillet, les manifestations sont quasi quotidiennes. Les manifestants entendent négocier la fin des quotas d’embauche dans la fonction publique, mieux rémunérée que le secteur privé dans le pays. En effet, la moitié des postes sont réservés à des groupes spécifiques, notamment les enfants des vétérans de la guerre de libération du pays contre le Pakistan en 1971. Un choix politique favorisant les proches du pouvoir qui avaient allumé la mèche.