Nouvelles locales

Au Maroc, les inégalités sociales se creusent vingt-cinq ans après l’intronisation de Mohammed VI – Libération

Économie

Article réservé aux abonnés

Les grandes réformes économiques mises en place par le roi, arrivé au pouvoir en 1999, n’ont pas réduit les inégalités sociales. Les 10% des Marocains les plus riches possèdent onze fois plus que les 10% les plus pauvres.

A Casablanca, tout un monde sépare le quartier résidentiel d’Anfa de celui de Sidi Moumen. Perché sur une colline surplombant l’océan Atlantique, le premier est l’un des plus exclusifs de la capitale économique. Pour les Marocains fortunés et les expatriés qui y vivent, le cadre a des allures de carte postale : jardins luxuriants, restaurants branchés, villas luxueuses. A deux pas du golf royal se dresse le célèbre hôtel Anfa, où Franklin Roosevelt et Winston Churchill se sont rencontrés en 1943 pour préparer l’après-guerre. Une suite dans le palais coûte près de 300 euros la nuit, soit presque le double du salaire moyen d’un Marocain (environ 170 euros, selon le Haut-Commissariat marocain au Plan).

A moins de 8 kilomètres, le quartier populaire de Sidi Moumen abrite le plus grand bidonville du royaume (« Rhamna »), où s’entassent des Marocains ayant fui la pauvreté rurale dans des logements insalubres. Selon les autorités, environ 120 000 familles vivent encore dans des baraques en tôle et matériaux de récupération, dont la moitié dans les provinces et préfectures de Casablanca, Nouaceur, Médiouna et Mohammedia. Le royaume s’est engagé à les reloger avant la Coupe du monde de football 2030, qu’il organise avec l’Espagne et le Portugal.

Des inégalités criantes

De profondes inégalités persistent dans le pays

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page