Ils se sont réunis secrètement pour proclamer la naissance d’un nouveau mouvement, le Front de libération de l’Azawad (FLA), une fusion de groupes armés indépendantistes du nord du Mali. Dimanche 1er décembre, au lendemain de l’annonce de sa création, un bombardement à Tin Zaouatine, près de la frontière algérienne, a abattu huit de ses membres, selon le bilan communiqué par l’armée malienne, qui les présente comme « des cadres supérieurs de groupes terroristes ».
Plusieurs chefs de la rébellion touarègue figurent parmi les victimes. La FLA a confirmé la mort de sept des huit hommes cités par l’armée, dont Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), Choguib Ag Attaher, chef tribal de la communauté d’Idnane, et Sidi Ag Baye, ancien porte-parole du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). De la « frappes de drones synchronisées » ont été effectués à l’endroit où ils étaient rassemblés, selon la FLA, qui estime que des appareils Bayraktar Akinci, de fabrication turque et livrés à l’armée malienne quelques jours plus tôt, ont été utilisés.
Les hostilités entre les séparatistes et l’armée malienne ont repris en 2023, dans la foulée du retrait de la mission des Nations Unies, chassée par la junte au pouvoir à Bamako après dix ans de présence. Les rebelles ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord du Mali l’an dernier, après une offensive des militaires maliens et de leurs alliés du groupe paramilitaire russe Wagner qui a abouti à la prise de Kidal, bastion de la rébellion depuis 2012 et enjeu de souveraineté majeur pour le Mali. l’État central.
Fin juillet, au moins 50 soldats russes et une dizaine de membres des Forces armées maliennes (Fama) ont été tués dans le secteur de Tin Zaouatine lors de combats contre des groupes séparatistes. Jamais Wagner n’avait subi des pertes aussi lourdes sur le continent africain. Depuis cette humiliation, l’armée malienne et ses supplétifs russes multiplient les exactions et les frappes de drones dans le nord du Mali. « Les révolutionnaires tombent et tomberont encore, mais la révolution n’en paraîtra que plus forte, plus résistante et encore plus ancrée »a déclaré la FLA dans un communiqué publié dimanche.