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Au Mali, le chef de la junte lance la phase nationale du « dialogue pour la paix et la réconciliation »

Le colonel Assimi Goïta, président de la transition au Mali, à Saint-Pétersbourg, Russie, le 29 juillet 2023.

Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a lancé à Bamako, lundi 6 mai, la phase nationale de consultations censée produire des solutions sans intervention étrangère pour sortir le pays de la crise dans laquelle il est plongé depuis des années. Ce « Dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale », précédée d’une phase de consultations locales, doit s’achever vendredi. Il est boycotté par une grande partie de ce qui reste de l’opposition.

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Les colonels qui ont pris par la force la direction de ce pays en 2020, en proie aux attaques jihadistes et aux actions de groupes armés, sont accusés par leurs détracteurs d’utiliser ces concertations pour légitimer leur maintien au pouvoir. Ils n’ont pas tenu leur engagement d’organiser une élection présidentielle en février et de céder la place aux civils élus fin mars. Ils ont suspendu les activités des partis en avril, leur reprochant leurs critiques contre le non-respect de leurs engagements et contre la « dialogue ».

Le Colonel Goïta a néanmoins assuré que le « dialogue » a été « entièrement inclusif »conformément à son désir de voir tous les Maliens « Participez et exprimez-vous librement ». Le chef de l’État, qui a fait de la restauration de la souveraineté nationale son mantra, a promu ces consultations comme une recherche de solutions purement malienne. « Nous avons décidé que les Maliens se réunissent sans intermédiaires pour concevoir une nouvelle architecture de paix »a-t-il déclaré lors d’une cérémonie retransmise par la télévision nationale, sans aucune indication précise sur la voie à suivre pour sortir de la crise.

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Les autorités présentent le « dialogue » en remplacement de l’accord de paix d’Alger signé en 2015 avec les séparatistes du Nord. L’accord était considéré par les partenaires internationaux comme un facteur primordial de stabilisation, mais était perçu par une partie de l’opinion publique comme une tentative de partition imposée de l’étranger. Les indépendantistes ont repris les armes contre l’Etat central en 2023 et la junte a dénoncé l’accord. « Les solutions préconisées par la communauté internationale ont plutôt contribué à élargir les zones de tension pour toucher une grande partie du territoire »dit le colonel Goïta.

Le Monde avec l’AFP

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Eleon Lass

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