Au Mali, Bamako subit sa première attaque jihadiste majeure depuis l’arrivée au pouvoir de la junte
À Bamako, mardi 17 septembre devait être marqué par l’ouverture du procès de l’achat de l’avion présidentiel, symbole de la lutte contre la corruption de l’ancien régime, promis par la junte du colonel Assimi Goïta. Il s’est finalement avéré être la journée qui marquera l’attaque jihadiste la plus significative dans la capitale malienne depuis le coup d’État militaire de 2020. L’image même de l’humiliation : celle d’un combattant du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), sur le tarmac de l’aéroport, mettant tranquillement le feu au réacteur dudit avion.
L’attaque a débuté vers 5h30 du matin, avant que les premiers rayons du soleil n’aient commencé à darder les eaux du fleuve Niger. Des tirs et des détonations ont retenti autour de l’école de gendarmerie, dans le quartier Faladié, et à une dizaine de kilomètres plus au sud, près de l’aéroport Modibo-Keïta. Très vite, le GSIM a publié un premier communiqué de presse, dans lequel il affirme avoir mené une opération de ratissage. « opération spécifique » contre le« aéroport militaire et base d’entraînement de la gendarmerie » ce qui a causé« d’énormes pertes humaines et matérielles »ainsi que le « destruction de plusieurs avions de combat ».
A Faladié, l’attaque a été rapidement contenue par l’armée. Dans un communiqué, l’état-major a déclaré que :« Un groupe de terroristes a tenté de s’infiltrer dans l’école de gendarmerie »ajoutant que des ratissages sont en cours et que la situation est « sous le contrôle ». En milieu de matinée, le général Oumar Diarra, chef d’état-major des armées, s’est rendu sur les lieux et a confirmé que « les terroristes qui s’étaient infiltrés (avoir) « été neutralisé »Les complices présumés sont arrêtés et exhibés à la télévision.
« La véritable cible des terroristes : l’aéroport »
Bien que les autorités n’aient fourni aucun bilan humain, un officier malien assure Monde que l’attaque contre l’école de gendarmerie avait eu une « soixante morts ». Elle aurait a également fait de nombreux blessés. L’établissement abrite notamment le quartier général des unités d’élite de la gendarmerie, le groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention et le peloton d’intervention de la gendarmerie nationale.
« Cette attaque contre l’école de gendarmerie était un leurre et un moyen de neutraliser ces unités spéciales pour les empêcher d’intervenir sur le véritable objectif des terroristes : l’aéroport »« Nous avons été très surpris de voir des tirs retentir mardi après-midi et une épaisse fumée noire s’élever au-dessus du tarmac », explique une source militaire. Les assaillants ont visé la base aérienne 101, qui abrite des avions et des hélicoptères de l’armée de l’air malienne, ainsi qu’un détachement de mercenaires russes du groupe Wagner, longtemps incapables, comme les militaires sur place, de repousser l’attaque.
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