Au Liban, Israël et le Hezbollah se sont mis d’accord sur un cessez-le-feu
Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah aurait commencé au Liban mercredi 27 novembre à 4 heures du matin, heure locale (3 heures du matin, heure de Paris), après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte. entre l’armée israélienne et la formation armée libanaise.
L’heure de la trêve, pour laquelle les Etats-Unis et la France travaillent depuis des semaines, a été annoncée par le président américain Joe Biden, qui s’est félicité dans la soirée de l’annonce faite par le cabinet du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le l’approbation du cessez-le-feu par le cabinet de sécurité israélien.
Dans une déclaration commune, M. Biden et son homologue français Emmanuel Macron ont déclaré que leurs pays veilleraient à ce que l’accord de cessez-le-feu au Liban soit respecté. « pleinement mis en œuvre et appliqué ». Ils ont assuré que cet accord « protégerait » Israël du » menace « du Hezbollah, s’engageant à œuvrer pour renforcer « capacités » de l’armée libanaise et la relance de l’économie du pays.
Dans un message publié sur le réseau social « sans plus tarder » à l’élection d’un président afin de restaurer le « souveraineté » du pays.
M. Biden a également affirmé mardi que les États-Unis mèneraient une nouvelle initiative « dans les jours à venir » « pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir ».
Le Premier ministre libanais Najib Mikati a accueilli un « étape fondamentale » vers la stabilité régionale, et a annoncé un renforcement de la présence de l’armée libanaise au Sud, à la frontière avec Israël.
Échanges de tirs avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu
Le Hezbollah a assuré qu’il continuerait à combattre Israël tant que l’offensive à Gaza se poursuivrait, tout en se disant ouvert à un cessez-le-feu. Sans réagir dans l’immédiat à l’annonce du cessez-le-feu, le mouvement chiite a revendiqué dans la soirée des tirs vers le nord d’Israël ainsi que des lancements de drones sur « cibles militaires sensibles » à Tel-Aviv, « en réponse au ciblage de la capitale Beyrouth et aux massacres commis par l’ennemi israélien contre des civils ».
Un peu plus tard, et avant que le cessez-le-feu soit censé entrer en vigueur, des frappes ont ciblé très tôt la banlieue sud de Beyrouth, selon des images diffusées par l’AFPTV, peu après les appels à l’évacuation d’une zone du centre de Beyrouth et d’une autre dans sa banlieue sud par l’armée israélienne.
Avant le feu vert définitif d’Israël à l’accord de trêve, M. Netanyahu avait déclaré que la durée du cessez-le-feu dépendrait « sur ce qui va se passer au Liban ». « En plein accord avec les États-Unis, nous maintenons une totale liberté d’action militaire » au Liban, il a ajouté : « Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons. »
Une trêve au Liban permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne »et« intensifier » sa pression sur le Hamas, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza en représailles à son attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023, a-t-il affirmé. Il s’est félicité du fait que le Hezbollah, dont Israël a largement décimé les dirigeants, notamment en tuant son leader charismatique Hassan Nasrallah fin septembre, « être plus pareil ». «Nous les avons renvoyés des décennies en arrière»» argumenta-t-il.
L’annonce de l’accord intervient après qu’Israël a bombardé mardi le centre de Beyrouth et sa banlieue sud, fief du Hezbollah, comme jamais auparavant depuis qu’il a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements visant le mouvement dans le pays voisin, puis a commencé des opérations terrestres dans le pays voisin. le Sud le 30 septembre. Des bombardements au cœur de Beyrouth ont fait au moins dix morts, selon les autorités libanaises.
Une grève a de nouveau visé dans la soirée un immeuble du quartier central et commerçant de Hamra, a constaté un journaliste de l’Agence France Presse. L’armée israélienne a fait état de nouveaux tirs de projectiles visant le territoire national depuis le Liban.
« Une erreur historique », selon le ministre israélien de la Sécurité
Israël était sous la pression internationale pour accepter un accord. Le site d’information américain Axios avait indiqué avant l’annonce de l’accord que son projet prévoyait une trêve de 60 jours pendant laquelle le Hezbollah et l’armée israélienne se retireraient du sud Liban pour permettre à l’armée libanaise de s’y déployer. Le plan comprend la création d’un comité international pour surveiller sa mise en œuvre, selon Axios.
La diplomatie internationale s’est appuyée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seules l’armée libanaise et les soldats de maintien de la paix peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Figure d’extrême droite alliée de M. Netanyahu, Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale, a critiqué l’accord « une erreur historique ». Le maire de Metula, une ville israélienne du nord vidée de ses habitants par les tirs du Hezbollah, a également fait valoir qu’il n’établirait pas une paix durable dans la région.
La guerre qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s’est étendue au Liban après un an d’échanges de tirs de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise. Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban, qui a ouvert un front contre lui le 8 octobre 2023 en soutien au Hamas, pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants du nord chassés par ses tirs.
Selon le ministère libanais de la Santé, près de 3 800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre 2024. Les hostilités ont déplacé quelque 900 000 personnes, selon l’ONU. Côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en treize mois dans des affrontements avec le Hezbollah, selon les autorités.