au Liban, des milliers de personnes « dorment dans la rue, sans eau ni nourriture », prévient MSF
L’ONG craint une détérioration rapide de la situation humanitaire déjà « fragile » à mesure que les frappes israéliennes se poursuivent.
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Au Liban, « nous sommes dans un contexte où la crise humanitaire peut se développer rapidement »» s’inquiète samedi 5 octobre sur franceinfo Jean-François Corty, le président de Médecins du Monde, alors que l’armée israélienne a mené samedi de nouvelles frappes aériennes au Liban, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement armé Hezbollah.
Selon les chiffres des autorités libanaises, un millier de personnes ont été tuées et 1,2 million de personnes ont été déplacées depuis le 23 septembre, date du début de l’offensive israélienne. Les gens qui ont fui le sud du Liban, « il ne reste plus rien », quelques « peuvent dormir dans les voitures quand ils en ont »mais des milliers de personnes, « y compris à Beyrouth », « dormir dans la rue, sans eau ni nourriture »se lamente-t-il. Jean-François Corty rappelle que« Il y a une crise dans ce pays, un système de santé publique fragile »avec des soins privés très coûteux. « On peut avoir une dégradation exponentielle de la précarité dans un pays déjà très fragile »insiste-t-il.
Le médecin insiste aussi sur le sort du million et demi « des réfugiés syriens et d’autres nationalités » qui sont au Liban. Il estime qu’ils sont quelque peu exclus du dispositif de protection déployé dans 800 centres temporaires, notamment au profit de la population libanaise. « Entre 100 000 et 150 000″ de ces réfugiés donc « a franchi la frontière avec la Syrie », il alerte. « Il y a un dilemme pour ces populations entre mourir sous les bombes, ou retourner à un régime (de Bachar al-Assad) qui les attend et qui leur fera du mal »dit-il.
Il exige que la communauté internationale fasse « accroître l’aide humanitaire et financière »parce que pour le moment il juge la réponse humanitaire « approximatif » Et « timide ». « Nous ne sommes pas au même niveau de réponse que lors de l’explosion du port de Beyrouth »compare Jean-François Corty, puis « que nous disposons d’un tissu associatif sur lequel s’appuyer »écartant les craintes de détournement de l’aide. Il indique que son ONG Médecins du Monde « renforcera la composante d’urgence au Liban »et que le système actuel compte actuellement une centaine de personnes.