Au lendemain des Jeux paralympiques, l’absence d’un ministère dédié au handicap fait polémique
Les associations représentant les personnes handicapées ont exprimé leur mécontentement ce week-end. Le ministre en charge du dossier assure de son côté qu’il sera pleinement mobilisé.
Quelques jours après la clôture des Jeux paralympiques, la nouvelle n’est pas passée inaperçue. Au lendemain de la présentation du nouveau gouvernement, dévoilé samedi soir, les associations représentant les personnes handicapées ont exprimé leur mécontentement, aucun ministère n’étant spécifiquement dédié à leurs problématiques. Un mauvais signal, à leurs yeux.
Sous Emmanuel Macron, pour rappel, le dossier des personnes handicapées a été mené par Sophie Cluzel, de 2017 à 2022, puis Damien Abad, Geneviève Darrieussecq, de 2022 à 2023 et Fadila Khattabi, de 2023 à 2024. Si la première fut secrétaire d’État sous Édouard Philippe et Jean Castex, ses successeurs avaient ensuite rang de ministre délégué, à l’exception de Damien Abad, dont le passage au ministère des Solidarités fut bref. Désormais, le sujet sera géré par le député du Nord Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Un titre qui ne comporte pas le mot « handicap ».
Pour les associations, la disparition d’un membre du gouvernement dédié à cette problématique spécifique est une tache. Dans un communiqué publié dimanche, France sclérose en multiples (issu de la fusion entre l’Arsep, la LFSEP et l’Unisep) a partagé « son inquiétude quant à l’absence d’un ministère dédié au handicap dans le nouveau gouvernement ». L’organisation trouve « Il est inacceptable que le handicap soit relégué au second plan »et s’agace du choix de Michel Barnier de lier les personnes handicapées à la question de « autonomie ». « Le handicap doit être traité comme une cause nationale et une priorité politique »la structure argumente.
Ancien vice-président du Conseil consultatif national des personnes handicapées et administrateur de France Sclérose en plaques, Florian Deygas a critiqué, sur FranceInfo, une « faire un pas en arrière pour l’inclusion » de cette population. « Je suis abasourdie, je suis en colère. (…) Ce qui change, c’est que le handicap se diluerait dans l’autonomie, dans la solidarité »il a expliqué.
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Le ministre répond aux critiques
Ancienne ministre elle-même en charge du dossier du handicap, Sophie Cluzel a également réagi, sur X. « Je compte sur Paul Christophe pour que l’absence d’un ministère dédié ne soit pas un signe de désintérêt après le succès des Jeux Paralympiques. »De son côté, le collectif Handicaps, qui regroupe des associations représentant les personnes handicapées, s’est lui aussi agacé de cette situation. « Aujourd’hui, le gouvernement Barnier n’a pas de ministère dédié au handicap… mais un ministère titanesque sans (secrétaire d’Etat). On nous a parlé d’un héritage des Jeux. Il aura été vite enterré. »il a dénoncé.
Sur X, le ministre a répondu aux critiques, assurant qu’il serait pleinement mobilisé pour « Le monde du handicap ». « Le handicap c’est aussi mon domaine ! Et j’apprécie donc pleinement la responsabilité qui est la mienne ! Cela dit, mon investissement dans le sujet et mon sens de l’écoute seront des atouts pour progresser ensemble en toute humilité. »il a expliqué à un internaute, promettant à un autre qu’il serait « répondre aux attentes du monde du handicap comme cela a toujours été le cas »Ses premiers pas seront donc scrutés de près par les associations.
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