Nouvelles

Au Japon, Marocains et Algériens se battent à propos du Sahara occidental

La ministre japonaise des Affaires étrangères Yoko Kamikawa et les ministres des pays africains posent lors de la réunion ministérielle de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) à Tokyo, le 24 août 2024.

La réunion préparatoire de la neuvième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) n’est pas le genre de rendez-vous qui attire habituellement l’attention des médias. C’était sans compter le conflit entre le Maroc et l’Algérie au sujet du Sahara occidental. Samedi 24 août, un incident violent a opposé des diplomates algériens et marocains avant de faire le bonheur des réseaux sociaux. La vidéo montre un représentant marocain sautant sur une table pour s’emparer du panneau portant l’inscription « République sahraouie » Déposée par Lamine Baali, ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique auprès de l’Union africaine, dont elle est membre. Un diplomate algérien s’est alors précipité vers son homologue marocain, l’a ceinturé et plaqué au sol. Séparés par des intervenants, les deux hommes ont continué à s’insulter.

Lire aussi | Maroc-Algérie : La discorde autour du maillot marocain conduit à l’annulation du match

Le représentant sahraoui, représentant le Front Polisario, considéré par le Maroc comme un « mouvement séparatiste sans existence légale », aurait accédé à la conférence grâce à un passeport diplomatique fourni par l’Algérie. Hôte de la réunion qui s’est achevée dimanche 25 août, le Japon a dû souligner qu’il ne reconnaissait pas la République arabe sahraouie démocratique – émanation du Front Polisario en conflit avec le Maroc mais soutenue par l’Algérie – et ne l’avait pas invitée.

Ce n’est pas la première fois qu’une délégation sahraouie cherche à interférer dans la Ticad. En 2017, au Mozambique, les autorités locales avaient tenté d’imposer la participation du Front Polisario, ce qui avait provoqué une altercation avec la délégation marocaine. Rabat avait également dénoncé « manœuvres insidieuses des autorités mozambicaines » pour l’empêcher de participer à la réunion.

«Des efforts sérieux du Maroc»

En 2022, lors de la huitième édition de la Ticad, organisée à Tunis, la Tunisie avait invité unilatéralement Brahim Ghali, le leader du Front Polisario. Le Japon, co-organisateur de l’événement, l’avait mal pris. Tokyo avait rappelé que la Ticad « se concentre sur le développement de l’Afrique et la participation est limitée aux entités officiellement reconnues par le Japon et non soumises aux sanctions de l’Union africaine ».

Lire aussi | Pourquoi le Sahara occidental est au centre de la diplomatie marocaine depuis quarante-huit ans

Le Japon ne veut pas s’aliéner l’Algérie, qui lui vend du pétrole, ni le Maroc, où il achète des engrais et où ses entreprises investissent. Il soutient le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental, présenté en 2007. Lors d’une réunion en septembre 2023 entre les chefs de la diplomatie japonaise et marocaine, le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, s’est félicité « Les efforts sérieux et crédibles du Maroc pour faire avancer le processus vers une résolution du problème » du Sahara occidental. Une position rappelée en mai par Yoko Kamikawa – qui a succédé à M. Hayashi – lors de la signature d’un « mémorandum de coopération pour un partenariat renforcé » avec le Maroc.

Il vous reste 11.01% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page