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Au Festival international de Locarno, la programmation tente de combler le fossé entre les films pionniers et les films grand public

Au Festival international de Locarno, la programmation tente de combler le fossé entre les films pionniers et les films grand public
Marie-Antoinette (Mélanie Laurent) et Louis XVI (Guillaume Canet) dans « Le Déluge » de Gianluca Jodice.

A sa manière, le directeur artistique du Festival international du film de Locarno (Suisse), Giona A. Nazzaro, est un gymnaste prié de faire le grand écart dans la programmation, ou, mieux encore, de réussir un numéro de haute voltige : il faut faire de la place aux films pionniers, tout en répondant aux attentes du grand public.

Plus que jamais, la sélection des 77et L’édition 2018 de la manifestation, qui se tient du mercredi 7 au samedi 17 août sur les rives du lac Majeur, s’annonce éclectique (avec un grand nombre d’œuvres suisses). Elle accueille également une nouvelle présidente, Maja Hoffmann – qui succède à Marco Solari –, créatrice en 2004 de la Fondation LUMA, structure privée qui soutient la création dans les arts visuels.

Lire l’interview de Giona A. Nazzaro (en 2023) : Article réservé à nos abonnés « La programmation est un acte de plaisir »

Les dix-sept films en compétition, ainsi que ceux des sections parallèles, devraient apporter leur lot de découvertes, même si le festival suisse prend soin de conserver des cinéastes déjà sélectionnés par le passé. Ainsi deux anciens lauréats du Léopard d’or, Hong Sang-soo (Un jour avec, un jour sansen 2015) et Wang Bing (Mme Fangen 2017), sont en compétition. L’infatigable Sud-Coréen (dix-huit films en dix ans) présentera Suyoocheon (Au bord du ruisseau), qui traite d’un scandale au moment de la création d’une émission. Quant au documentariste chinois, il continue d’explorer, avec Qingchun (Ku), les ateliers de micro-textile de Zhili, à 150 kilomètres de Shanghai, dans la veine du prodigieux Jeunesse (Printemps)découvert à Cannes en 2023.

Parmi les autres longs métrages éligibles à la statuette du Fauve, qui sera décernée par le jury présidé par la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner, citons également : Cent mille milliardspar le Français Virgil Vernier ; Akiplesa (Toxique) du Lituanien Saule Bliuvaite ; Boganclochpar le Britannique Ben Rivers ; Transamazoniepar la Sud-Africaine Pia Marais ; ou Maintenantdu Tunisien Ala Eddine Slim. Dans la section Fuori Concorso, Bertrand Mandico livre son dernier opus autour de la figure barbare de Conann, avec Dilatation du dragonet, dans la section Pardi di Domani, le nouveau couple romantique Caroline Poggi et Jonathan Vinel, dont la captivante Manger la nuit est toujours en salles, dévoilera un court métrage, La fille qui explose.

Lire la réunion : Article réservé à nos abonnés Le cinéma refuge de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, réalisateurs de « Eat the Night »

Le vent du drame promet de souffler Ma chère famillede et avec Isild Le Besco (dans la section Fuori Concorso), la réalisatrice française qui, après Judith Godrèche, a dénoncé en Dis la vérité (Denoël, 176 pages, 18 euros) l’influence qu’a eu sur elle le cinéaste Benoît Jacquot – au casting également Elodie Bouchez, Jeanne Balibar, Elie Semoun. Très attendu, le tandem Béatrice Dalle et Abel Ferrara : l’actrice française et le réalisateur italo-américain sont réunis dans La Passion selon Béatrice, du Belge Fabrice Du Welz (dans la section Fuori Concorso), sur les traces de Pier Paolo Pasolini (1922-1975), à qui Ferrara a également consacré un film, Pasolini (2014), sur les derniers jours du cinéaste et poète assassiné en 1975 (interprété par Willem Dafoe).

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