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Au dernier conseil des ministres du gouvernement Attal, déjà un parfum de cohabitation

Au dernier conseil des ministres du gouvernement Attal, déjà un parfum de cohabitation
Des membres du gouvernement français posent pour une photo de groupe après le conseil des ministres, à l'Elysée, à Paris, le 16 juillet 2024.

Le temps est instable ce mardi 16 juillet et l’air est parfois étouffant. Dans la salle de bal de l’Elysée, une grande table a été dressée pour accueillir ce qui promet d’être le dernier conseil des ministres du gouvernement de Gabriel Attal. A 35 ans, le plus jeune Premier ministre de l’histoire du Vet République n’aura occupé la rue de Varenne que six mois. En fin d’après-midi, il le sait, le président de la République acceptera sa démission, déposée sur le bureau du chef de l’Etat il y a une semaine après l’échec des législatives. Dans quelques heures, les ministres seront cantonnés à la gestion des affaires courantes, prêts à quitter leur poste dans la nuit, dès qu’une nouvelle équipe sera nommée. Une parenthèse se referme. Mais l’heure n’est pas aux effusions.

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Lorsque Emmanuel Macron a rejoint ce conseil des ministres élargi, il a pris soin de remercier chacun pour « l’action entreprise”, en leur assurant qu’ils peuvent être «  fiers des résultats obtenus pour aujourd’hui et pour les générations futures ». C’est tout pour les adieux. Le locataire de l’Elysée n’est guère connu pour ses effusions. Très vite, Emmanuel Macron se tourne vers l’avenir et veille à la préservation de son héritage. La dissolution, décidée le 9 juin, a écœuré une partie de l’exécutif, il ne peut l’ignorer.

Certains, comme Stanislas Guerini (fonction publique), Sabrina Agresti-Roubache (ville) ou Marie Guévenoux (outre-mer) n’ont pas réussi à se faire élire. D’autres, comme Bruno Le Maire, indéboulonnable titulaire de Bercy depuis 2017, ont refusé d’aller à l’abattoir. Une fois qu’ils auront quitté leur portefeuille, devront-ils disparaître, au moins pour un temps, de la politique ? Pour eux, Emmanuel Macron n’a pas eu un mot ce jour-là. Le président a affirmé : « Le 9 juin, il n’aurait pas été responsable de continuer à faire comme avant. » Il fallait, dit-il, redonner la parole au peuple français.

«Il a hâte» de quitter Matignon

Aucun regret donc. Il s’agit d’avancer. Même si la Macronie est donnée à moitié morte par une partie du camp présidentiel, Emmanuel Macron rappelle à son peuple « la demande d’unité » et le « principe de responsabilité qui doit être la règle pour tous, majorité et opposition ». Son regard se tourne-t-il alors vers Gabriel Attal, assis en face de lui ? Le nouveau président du groupe de députés Ensemble pour la République (ex-Renaissance) et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, se battent en coulisses pour occuper le devant de la scène. Les deux ambitieux se battent pour fédérer autour d’eux le plus d’élus possible, tandis qu’Emmanuel Macron, abandonné par les loyalistes de la première heure qui n’ont pas digéré cette dissolution, perd de son aura.

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