Au-delà du succès de Nvidia, comment exploiter le filon de l'IA - 23/06/2024 à 05:49
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Au-delà du succès de Nvidia, comment exploiter le filon de l’IA – 23/06/2024 à 05:49

Les participants présentent leur nouvelle entreprise à la conférence technologique Collision 2024 à Toronto, Ontario, Canada, le 18 juin 2024 (AFP / Cole BURSTON)

Les participants présentent leur nouvelle entreprise à la conférence technologique Collision 2024 à Toronto, Ontario, Canada, le 18 juin 2024 (AFP / Cole BURSTON)

Face au succès retentissant de Nvidia, qui a accédé en peu de temps au sommet des entreprises mondiales grâce à ses puces incontournables pour l’intelligence artificielle, les start-up se demandent dans quelles niches elles peuvent elles aussi bénéficier de la manne de l’IA.

Nvidia, concepteur des processeurs qui pilotent les grands modèles linguistiques de l’IA générative, vient de se hisser brièvement à la première place parmi les plus grandes capitalisations de Wall Street.

Son décollage boursier a stimulé l’ensemble du secteur, entraînant également à la hausse des groupes comme Oracle, Broadcom ou HP et une série d’autres qui ont vu leurs valorisations boursières gonfler malgré des bénéfices parfois fragiles.

Au milieu de cet engouement, les start-up, sollicitant l’attention des investisseurs en capital-risque de la Silicon Valley, sont invitées à innover, mais sans indication claire sur la manière dont s’écrira le prochain chapitre de l’IA.

Dans le domaine de l’IA, restera-t-il une place pour d’autres que les grands modélisateurs existants qui dominent le secteur, à savoir OpenAI, Google (Gemini) et Anthropic ?

Rivaliser frontalement avec ces protagonistes ne semble pas la bonne approche, s’accordent à dire des professionnels interrogés par l’AFP lors de la conférence Collision Technology à Toronto, au Canada.

« Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour créer une entreprise d’IA fondamentale », a déclaré Mike Myer, fondateur et PDG de la société technologique Quiq.

D’autres ont développé des applications qui utilisent ou imitent les puissances des grands modèles existants, mais cette idée est rejetée par les grands acteurs de la Silicon Valley.

– « Une vraie valeur ajoutée » –

« Ce qui est surprenant, c’est que les gens ne font pas de différence entre les applications qui seront cannibalisées par les modèles eux-mêmes au fur et à mesure qu’ils progressent dans leurs capacités, et celles qui apportent réellement une valeur ajoutée et qui seront encore là dans dix ans », affirme Vinod Khosla, vétéran capital-risqueur.

Vinod Khosla, fondateur de Khosla Ventures, lors de la conférence Collision à Toronto, Ontario, Canada, le 18 juin 2024 (AFP / Cole BURSTON)

Cet investisseur, l’un des premiers à miser sur OpenAI, ne mâche pas ses mots. L’application « Grammarly ne tiendra pas le coup », prédit-il par exemple à propos du service de vérification orthographique et grammaticale.

Selon lui, les start-up qui se contentent de « packager » des services d’IA sont condamnées.

Un domaine à explorer est la spécialisation des puces, explique Vinod Khosla, car l’IA nécessite des processeurs de plus en plus spécifiques.

Fournir un traitement plus spécialisé pour les nombreuses demandes de l’IA est une opportunité saisie par Groq, une start-up en vogue.

Elle a conçu des puces pour le déploiement de l’IA plutôt que pour ses capacités de formation ou d’inférence. Ces dernières fonctions sont typiquement la spécialité des cartes graphiques ou GPU (unités de traitement graphique) Nvidia.

Pour Jonathan Ross, PDG de Groq, Nvidia ne pourra pas être le meilleur dans tous les domaines, même s’il est incontesté dans la formation à l’IA générative.

– « Gagner la confiance de quelqu’un » –

Une autre opportunité se présentera pour l’IA hautement spécialisée qui fournira une expertise et un savoir-faire basés sur des données propriétaires qui ne seront pas capturées par les grands modèles.

Aidan Gomez, PDG et co-fondateur de Cohere, lors de la conférence technologique Collision 2024 à Toronto, Ontario, Canada, le 18 juin 2024 (AFP / Cole BURSTON)

« OpenAI et Google ne vont pas créer un ingénieur en structure. Ils ne créeront pas de médecins de premier recours ou de thérapeute en santé mentale », note M. Khosla.

Tirer parti de données hautement spécialisées est le cœur de métier de Cohere, une autre start-up en vogue de la Silicon Valley.

Elle propose des modèles exclusifs aux entreprises qui hésitent à l’idée que l’IA et leurs données échappent à leur contrôle.

« Les entreprises sont sceptiques à l’égard de la technologie et elles ont une aversion pour le risque. Nous devons donc gagner leur confiance et leur prouver qu’il existe un moyen d’adopter cette technologie qui soit fiable, digne de confiance et sécurisé », a déclaré à l’AFP Aidan Gomez, PDG de Cohere. .

À 20 ans, alors qu’il travaillait chez Google, Aidan Gomez a co-écrit l’article fondateur « Attention is All You Need », qui présentait le Transformer, l’architecture derrière les grands modèles de langage et le T de ChatGPT d’OpenAI.

Soutenue par les financements de Nvidia et Salesforce Ventures, l’entreprise est aujourd’hui valorisée à plusieurs milliards de dollars.

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