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au cœur du « pire zoo » de Grande-Bretagne

La BBC a publié une longue enquête faisant état de nombreux cas de mauvais traitements et de morts inexpliquées d’animaux à South Lakes Safari, un zoo populaire de Cumbria, dans le nord de l’Angleterre. Les responsables nient « toutes les allégations » et évoquent « des dizaines d’inspections indépendantes positives ».

Que se passe-t-il derrière les portes de South Lakes Safari, un zoo populaire de Cumbria, au nord de l’Angleterre ? La BBC a mené son enquête et ses conclusions sont effroyables. Trois ans après son ouverture, en 1994, un rhinocéros blanc parvient à s’enfuir avant d’être abattu. En 2008, 30 lémuriens sont morts dans un incendie. En 2013, une gardienne de 24 ans, Sarah McClay, a été massacrée par un tigre, entré dans sa loge par une porte qu’on avait oublié de fermer.

Le South Lakes Safari a notamment été au cœur d’une grande polémique en 2017 après la révélation de la mort de quelque 500 animaux dans des circonstances « évitables » entre 2013 et 2016. Le directeur du zoo, David Gill, a été licencié et un nouveau un conseil d’administration avait été nommé, ainsi qu’un nouvel opérateur, Cumbria Zoo Company Limited (CZCL). La promesse d’un « avenir meilleur » était alors faite pour cet établissement populaire de Cumbria. Mais selon les informations (et photos) obtenues par la BBC, rien n’a vraiment changé.

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Surpopulation et dénutrition

Selon le témoignage de six anciens salariés ayant travaillé chez South Lakes Safari entre 2017 et 2022, « rien n’a changé et les animaux ont continué à beaucoup souffrir ». Les soigneurs parlent notamment d’un zèbre euthanasié après avoir enfoncé son sabot dans les barreaux de son enclos dans une tentative désespérée de s’enfuir, alors même qu’il n’avait jamais été autorisé à sortir. Mais aussi des problèmes de consanguinité, des combats récurrents et parfois mortels entre animaux « hébergés dans des groupes sociaux inappropriés » et dans des enclos « surpeuplés ». « Un paon s’est envolé dans l’enclos des loutres géantes et les deux loutres géantes lui ont arraché la tête devant un groupe scolaire », raconte un ancien employé.

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Un gardien affirme également que certains animaux sont sous-alimentés par le zoo « de sorte qu’ils ont faim et que les visiteurs les nourrissent », ce qui entraîne un déséquilibre dans leur alimentation (basée en grande partie sur des friandises). Des propos confirmés par un vétérinaire mandaté par les propriétaires fonciers de South Lakes Safari (avec lesquels les exploitants sont en conflit depuis trois ans), qui affirme qu’il arrive que certains animaux n’aient ni eau ni nourriture à leur disposition. Mais aussi que les rhinocéros sont devenus agressifs après avoir été coincés à l’intérieur pendant de longues périodes dans des « enclos sales avec très peu de litière ». « On se demande pourquoi et comment ça peut durer si longtemps. Je me sens impuissante», a-t-elle témoigné.

Enfin une note d’espoir ?

Cumbria Zoo Company Limited (CZCL) a assuré à la BBC qu’elle « nie et conteste totalement » avoir « jamais participé à une quelconque pratique ayant entraîné la mort, des blessures ou des mauvais traitements d’animaux ». « En tant que zoo agréé, le bien-être animal est notre principale préoccupation et nous contestons ces allégations », a assuré le directeur à nos confrères. Nous trouvons ces allégations scandaleuses et totalement infondées. Notre équipe vétérinaire est reconnue internationalement et inégalée dans son domaine. »

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Cependant, une inspection inopinée effectuée en mars de cette année a soulevé de nombreuses inquiétudes en matière de bien-être animal, notamment le fait que « les rhinocéros se trouvaient dans des enclos surpeuplés, leur pâturage était insuffisant et les animaux étaient souvent confinés ». à l’intérieur ou à l’extérieur pendant des durées excessives – jusqu’à 17 heures. Le rapport pointait noir sur blanc « un danger potentiel pour les animaux, le personnel et le public », prenant l’exemple « extrêmement préoccupant » d’un stagiaire retrouvé sans surveillance dans l’animal dangereux. enceinte. Une nouvelle inspection en avril a également soulevé de « sérieuses inquiétudes » et souligné que les normes avaient « diminué » au cours des trois années précédentes.

Une note d’espoir est cependant arrivée en juin après une troisième inspection inopinée qui s’est révélée bien plus satisfaisante. Le rapport se félicite du fait que 26 des 28 lignes directrices d’amélioration aient été respectées. « Les inspecteurs ont noté qu’avec un nombre d’animaux considérablement réduit et un excellent programme vétérinaire, il n’y avait aucune preuve de problèmes systémiques graves de santé et de bien-être », a déclaré un porte-parole du conseil à la BBC.

La BBC a également entendu des allégations faisant état d’une culture d’intimidation et d’un roulement élevé du personnel. Mais là aussi, la CZCL réfute toute accusation.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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