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au cœur du dérapage budgétaire du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron

Comment la France est-elle passée en un an du déficit public de 4,4% initialement prévu pour fin 2024, à 6,1% finalement attendu ? Ou une dérive de 50 milliards d’euros, sans précédent en dehors d’une période de crise ? Le budget 2024 était-il fallacieux ? Pourquoi les chiffres annonçant ce déclin spectaculaire n’ont-ils été publiés qu’après les élections législatives ? Le gouvernement précédent a-t-il caché la vérité au Parlement et aux Français ? Autant de questions que la commission d’enquête sur le « dérive des finances publiques » lancé mercredi 16 octobre à l’Assemblée nationale. Une instance transpartisane sur laquelle compte le Premier ministre Michel Barnier « Dites la vérité aux Français ».

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Bruno Le Maire, ministre de l’Économie de mai 2017 à septembre 2024, est au cœur de l’énigme. «Je m’en tiens naturellement à (là) disposition totale » de la commission d’enquête, a écrit mercredi à propos de X l’ancien ministre : «Je répondrai à toutes ses questions en toute transparence. » Coïncidence du calendrier ou pas, celui qui donne désormais des cours d’économie et de géopolitique dans un établissement universitaire de Lausanne, en Suisse, et est soumis à un régime médiatique, a invité, mardi, une dizaine de députés à déjeuner dans un restaurant gastronomique situé à deux pas du Palais-Bourbon. Une table devant laquelle l’ancien numéro deux du gouvernement a déclaré  » heureux  » avec la perspective de « pour pouvoir établir la responsabilité de chacun » devant les parlementaires de la commission d’enquête, rapporte un invité.

Car Bruno Le Maire n’entend pas porter seul le lourd fardeau de ce dérapage sans précédent. « Nous avons dépensé beaucoup »a-t-il avoué le 12 septembre à Bercy, alors qu’il faisait ses adieux devant plusieurs centaines d’invités, anticipant le procès qui allait lui être fait. « Mais qui oserait dire sincèrement que ces dépenses de protection que certains nous reprochent désormais, après nous avoir suppliés hier de dépenser davantage, n’ont pas répondu à un cas de force majeure économique ? »dit-il avec une pointe d’amertume.

De sombres prévisions du Trésor

Depuis la fin de la crise du Covid-19, l’ancien ministre de l’Économie tente d’incarner le sérieux budgétaire. N’a-t-il pas annoncé, dès le 25 août 2021, le « la fin de tout ce qu’il faut » ? Un discours inaudible à l’époque, même au sein du gouvernement. Quelques semaines plus tard, le Premier ministre Jean Castex accordait « compensation pour l’inflation » de 100 euros par mois aux Français gagnant moins de 2 000 euros net mensuels, et bloqué le prix du gaz. En avril 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, le locataire de Matignon avait tiré au sort un « remise sur le carburant » de 18 centimes le litre aux automobilistes, ce qui pèsera lourdement sur les finances de l’Etat (7,5 milliards d’euros en 2022).

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Cammile Bussière

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