Nouvelles

Au cœur de l’échange de prisonniers russes – POLITICO


Les conditions de détention étaient très dures. Comme Navalny avant sa mort, l’un des prisonniers, Vladimir Kara-Murza, condamné à 25 ans de prison pour trahison en raison de son militantisme en faveur de la démocratie à l’étranger, était privé de nourriture et de sommeil et avait interdiction de s’allonger du petit matin jusqu’au soir.

Il n’avait droit qu’à un stylo et du papier pendant 90 minutes par jour, ce qui lui laissait un temps illimité pour contempler les murs de sa cellule de 2 mètres sur 3. En prison, il a perdu 25 kilos.

D’autres ont été soumises à des régimes moins sévères. Mais, à l’image du système soviétique du goulag, la plupart ont décrit l’isolement comme un élément essentiel de leur punition. Lilia Chanysheva, une ancienne consultante de Deloitte, a développé des plaies après avoir été forcée de travailler dans une usine de couture. Envoyée en prison pour ses liens avec Navalny, elle n’a pas vu son mari pendant une année entière.

Vladimir Poutine salue les anciens prisonniers russes de retour en Russie. | Photo de la piscine par Gavriil Grigorov/AFP via Getty Images

Ilya Yashin, un opposant politique de premier plan, n’a vu ses parents que deux fois. Andrei Pivovarov, un autre militant politique, a été longtemps séparé des autres prisonniers. Sous surveillance constante, les gardiens de prison se sont attaqués aux infractions mineures pour le punir davantage. « Le système nous considère comme dangereux », a-t-il déclaré à POLITICO. « Nous sommes isolés pour ne pas pouvoir influencer qui que ce soit. »

Les seules informations qu’il avait obtenues provenaient de ses avocats et de lettres, souvent de personnes qu’il n’avait jamais rencontrées auparavant, qui, bien que passées sous la censure de la prison, lui offraient un aperçu de la vie hors des murs. À un moment donné, vers la fin de sa peine, Pivovarov a été autorisé à regarder la télévision d’État, où « le noir est blanc et le blanc est noir », a-t-il déclaré.

Il a expliqué qu’il essaierait de garder le moral en faisant des calculs mentaux complexes autour du nombre de jours qu’il lui reste à purger : 1 191. « On se réveille de mauvaise humeur, mais on calcule ensuite que, par exemple, on a purgé 83 % de sa peine, ce qui contribue à améliorer son moral. »


Politico En2Fr

Bouton retour en haut de la page